«J’ai oublié de rendre hommage à quelqu’un»Communes nouvelles en Lot-et-Garonne : "Ailleurs ça marche, pourquoi pas chez nous ?"
2019-01-11 20:47:18
Jean Dionis, maire d’Agen, président de l’association des mai res, milite pour la création de communes nouvelles.
« Sud Ouest ». Pourquoi le chiffre de création de communes nouvelles reste bloqué à zéro dans le département ?Jean Dionis. Je pense que c’est avant tout culturel. Nous avons, dans nos terres gasconnes, une culture de la coopération qui bien plus faible qu’ailleurs, qu’en Bretagne ou que dans l’est de la France par exemple. Il y a eu des études très poussées sur le sujet qui ont fait coïncider cette culture avec le fait religieux. On peut ainsi constater que là où l’empreinte catholique est la plus forte, la coopération est la plus développée.
Quel est l’enjeu au juste ?Il faut se rendre compte que nous sommes sur un maillage qui date de 1796. Un maillage qui avait été calqué sur celui des paroisses ! Ce maillage doit être repensé. Comment ? Alain Merly avait montré la voie en désignant comme pivot de maillage les bourgs centres de services. Car pour l’essentiel que trouve-t-on autour de ces bourgs centres ? De petits villages résidentiels.
Or, il y a des tas de ces communes qui n’ont plus les moyens de faire quoi que ce soit et qui présentent une épargne nette ridicule. Avec la baisse des aides aux communes du Département et la montée en puissance des Agglos, on voit bien qu’elles ne peuvent porter seules des projets structurants. Et c’est pour cela qu’il faut inciter à la création de communes nouvelles afin que celles-ci puissent à nouveau disposer de marges de manœuvre intéressantes.
Le blocage ne tient-il pas dans le fait que ces communes rechignent à lisser leur fiscalité sur celle de la commune à qui revient les charges de centralité ? Autrement dit, elles sont de petits paradis fiscaux.Il y a effectivement ce sujet qu’il faut traiter. Au sein de l’Agglo d’Agen, nous avons des taux pour le foncier bâti entre 1 % et 34 % selon les communes… Cuq, qui n’a aucune charge de personnel, est avec un taux de 1 %. Effectivement, en quelque sorte, un paradis fiscal.
Mais je crois qu’il y a des moyens de satisfaire les uns et les autres. Il faut être très pragmatique : ailleurs ça marche, pourquoi pas chez nous ? Avec l’Association des maires, on va travailler sur le sujet. Il faut y aller intelligemment dans le respect de chacun avec le souci de valoriser le pouvoir des maires délégués.
AFP.