Le Brexit et ses déconvenues sèment le doute sur la démocratie directe
2019-01-17 19:09:46
Les implications stratégiques d'une "petite Angleterre" devraient inquiéter. L'expression ne renvoie pas aux seuls risques de dislocation du royaume
À l'heure où l'on encense la démocratie directe, les déconvenues du référendum sur le Brexit et ses incidences sur la vie politique britannique soulignent les limites de l'exercice. Dans l'incertitude qui règne outre-Manche, ce serait un vain exercice que de passer en revue, une nouvelle fois, le petit nombre d'options dont disposent les sujets de Sa Gracieuse Majesté. Allons à l'essentiel: il sera difficile d'avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière.
Plus encore que les conséquences économiques, c'est le rétrécissement géopolitique et les implications stratégiques d'une "petite Angleterre" qui devraient inquiéter. L'expression ne renvoie pas aux seuls risques de dislocation du royaume, en raison des effets pervers d'un "hard Brexit" en Ecosse, dans l'Ulster, voire en Angleterre et au pays de Galles. Le poids et le rôle international du Royaume-Uni, au sein de la structure occidentale et dans le monde, sont en jeu. Non sans périls pour ses alliés et partenaires.
Un allié de premier plan La participation britannique aux équilibres de puissance qui sous-tendent l'hégémonie (vacillante) de l'Occident doit être appréhendée selon plusieurs ordres de grandeur. Vu depuis Paris, il importe de rappeler les enjeux de défense liant la France au Royaume-Uni. Pour mémoire, les deux pays assurent la moitié de l'effort militaire européen. Au plan bilatéral, ils sont liés par les traités de Lancaster House (2 novembre 2010). Outre une étroite coopération nucléaire, l'objectif est de disposer d'une force expéditionnaire commune pouvant être engagée dans des opérations internationales. Ainsi les deux marines visent-elles la permanence d'un groupe aéronaval d'ici 2020.
Membre de l'OTAN, le Royaume-Uni remplit sans faillir ses obligations en matière de défense de l'Europe. Partie prenante des mesures de réassurance décidées après l'agression russe en Ukraine, Londres assume le rôle de "nation-cadre" en Europe centrale et orientale. Les Britanniques y ont déployé des moyens militaires qui renforcent la posture de défense et de dissuasion. Ils ont pris la tête du "fer de lance" de la Force de réaction de l'OTAN, en mesure de réagir avec promptitude si nécessaire. De la Baltique à la mer Noire, les Britanniques tiennent leur rang, et les Alliés lui en savent gré.
À l'heure où l'on encense la démocratie directe, les déconvenues du référendum sur le Brexit et ses incidences sur la vie politique britannique soulignent les limites de l'exercice. Dans l'incertitude qui règne outre-Manche, ce serait un vain exercice que de passer en revue, une nouvelle fois, le petit nombre d'options dont disposent les sujets de Sa Gracieuse Majesté. Allons à l'essentiel: il sera difficile d'avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière.
Plus encore que les conséquences économiques, c'est le rétrécissement géopolitique et les implications stratégiques d'une "petite Angleterre" qui devraient inquiéter. L'expression ne renvoie pas aux seuls risques de dislocation du royaume, en raison des effets pervers d'un "hard Brexit" en Ecosse, dans l'Ulster, voire en Angleterre et au pays de Galles. Le poids et le rôle international du Royaume-Uni, au sein de la structure occidentale et dans le monde, sont en jeu. Non sans périls pour ses alliés et partenaires.
Un allié de premier plan La participation britannique aux équilibres de puissance qui sous-tendent l'hégémonie (vacillante) de l'Occident doit être appréhendée selon plusieurs ordres de grandeur. Vu depuis Paris, il importe de rappeler les enjeux de défense liant la France au Royaume-Uni. Pour mémoire, les deux pays assurent la moitié de l'effort militaire européen. Au plan bilatéral, ils sont liés par les traités de Lancaster House (2 novembre 2010). Outre une étroite coopération nucléaire, l'objectif est de disposer d'une force expéditionnaire commune pouvant être engagée dans des opérations internationales. Ainsi les deux marines visent-elles la permanence d'un groupe aéronaval d'ici 2020.
Membre de l'OTAN, le Royaume-Uni remplit sans faillir ses obligations en matière de défense de l'Europe. Partie prenante des mesures de réassurance décidées après l'agression russe en Ukraine, Londres assume le rôle de "nation-cadre" en Europe centrale et orientale. Les Britanniques y ont déployé des moyens militaires qui renforcent la posture de défense et de dissuasion. Ils ont pris la tête du "fer de lance" de la Force de réaction de l'OTAN, en mesure de réagir avec promptitude si nécessaire. De la Baltique à la mer Noire, les Britanniques tiennent leur rang, et les Alliés lui en savent gré.
AFP.