Le débat sur « le militantisme excessif » dans la recherche académique gagne le Danemark

  • 2021-06-09 03:13:53
Dans une lettre ouverte, 262 chercheurs danois, spécialisés dans les études de genre et les études migratoires, s’insurgent de se voir « intimidés et harcelés, à un niveau conduisant certains à se mettre en arrêt maladie ». Au Danemark, on ne parle pas d’« islamo-gauchisme ». Mais le débat qui secoue actuellement le pays scandinave fait largement écho à celui que la ministre française de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait déclenché en février. Au point même que ses propos sur « ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion » sont fréquemment repris par ceux qui estiment que les universités danoises ne font pas suffisamment la distinction. Dans une lettre ouverte, adressée à leur ministre de tutelle, la sociale-démocrate Ane Halsboe-Jorgensen, et publiée lundi 7 juin dans le quotidien Politiken, 262 chercheurs danois, spécialisés dans les études de genre et les études migratoires, s’insurgent de se voir « intimidés et harcelés, à un niveau conduisant certains à se mettre en arrêt maladie ». En cause : les suspicions qui pèsent sur leurs travaux, qualifiés de « pseudoscience » et de « gauchisme identitaire » par des politiciens de droite et d’extrême droite. Le 28 mai, une majorité des députés avait voté une motion qui, rappelant l’importance de « l’autorégulation académique », demande aux universités de veiller à ce que « la politique ne se déguise pas en science ». Dans leur tribune, les chercheurs mentionnent Frédérique Vidal, dont les propos ont, selon eux, servi de « modèle direct » aux politiques danois, qu’ils accusent de mettre en danger la liberté académique dans le royaume.

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