A Roscoff, Brittany Ferries traverse « la pire crise de son histoire »

  • 2020-08-29 14:27:22
Déjà pénalisée par le Brexit, la compagnie maritime a vu son activité plonger avec le Covid-19. Sa direction anticipe une perte de « cent millions d’euros » en 2020. Depuis janvier, Caroline Allard n’a presque pas parlé anglais. D’ordinaire, la patronne de l’Hôtel d’Angleterre, établissement installé dans le centre-ville de Roscoff (Finistère), manie quotidiennement la langue de Shakespeare. Et pour cause : Irlandais et Britanniques représentent 30 % de sa clientèle. Mais quinze fois moins en 2020. La cité portuaire et balnéaire du Léon (3 500 habitants en hiver, 20 000 en été) a subi coup sur coup les conséquences du Brexit et celles de l’épidémie de Covid-19. Fleuron de l’économie locale, la compagnie maritime Brittany Ferries a été doublement touchée. L’entreprise, dont le siège se trouve à Roscoff et où elle emploie 300 personnes (pour environ 3 000 salariés au total), fait transiter chaque année 2,5 millions de passagers et 200 000 véhicules industriels entre la France, la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne. Selon ses dirigeants, elle traverse actuellement « la pire crise de son histoire ». En 2018-2019, Brittany Ferries avait déjà enregistré une baisse du nombre de voyageurs de près de 5 %, du fait des tergiversations autour du Brexit. Et depuis le début de l’année, le nombre de passagers transportés a chuté de 75 %. Le 13 août, un énième coup de massue a frappé l’entreprise. Ce jour-là, le gouvernement britannique a annoncé que les personnes venant de France devraient respecter quatorze jours d’isolement en arrivant sur le sol du Royaume-Uni, du fait de la recrudescence de cas de Covid-19 signalés dans l’Hexagone. Résultat : « En un week-end, 35 000 passagers ont annulé ou reporté leur voyage », affirme Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries.

متعلقات