Le « Parisien » donne un coup d’accélérateur à son processus de transformation
2020-09-26 16:41:17
Très en retard sur le terrain numérique, le quotidien compte sur son nouveau directeur des rédactions, nommé vendredi 25 septembre, pour redresser la barre.
Il y a tout juste une semaine, le comité social et économique du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France arrivait au terme du processus d’information-consultation de trois mois lancé au sujet du projet #LeParisien200000, qui vise à atteindre les 200 000 abonnés numériques dans les cinq ans à venir. Résultat de cet avis purement consultatif : onze abstentions, trois votes défavorables. Le plan de la direction est donc sur les rails, mais ce n’est pas son principal promoteur, Stéphane Albouy, qui le conduira : le directeur des rédactions est débarqué, ont appris les salariés, vendredi 25 septembre, par un courrier interne.
Jean-Michel Salvator lui succédera dès le 1er octobre. « Tout le monde est tombé de sa chaise », commente un journaliste, abasourdi. « Au-delà même de la surprise, ce départ soudain nous interroge à plus d’un titre, et suscite déjà beaucoup d’inquiétudes parmi les salariés du journal », indique un communiqué intersyndical (FO – SNJ – SNJ-CGT – SGLCE) envoyé dans la soirée. « En coulisse, nos commentaires sont moins sobres », grince une salariée, préoccupée. « Stéphane nous préservait d’un management brutal, et traverser la réorganisation avec lui nous rassurait », précise une autre, qui relie ce départ à celui, début septembre, du directeur adjoint de la rédaction, Frédéric Vézard. Contacté, Stéphane Albouy n’a pas donné suite à nos appels.
« Stéphane Albouy a fait un travail formidable, assure Pierre Louette, le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien (propriété de LVMH). Mais après cinq années en tant que directeur de la rédaction adjoint, puis cinq ans comme patron de toutes les rédactions, il est arrivé au bout d’un cycle. » Pour le patron du groupe, nul doute que son remplaçant saura prendre le relais. Ancien du Journal du dimanche et du Figaro, directeur de BFM Business jusqu’à 2019, Jean-Michel Salvator « est un de ces journalistes qui a fait ce trajet de Gutenberg à Zuckerberg », se félicite M. Louette. Autrement dit, c’est à son expérience dans la transition numérique de médias qu’il fait appel en le nommant, le quotidien étant « vachement en retard » sur ce terrain.