Gautam Adani, un tycoon indien dans l’ombre de Narendra Modi
2021-01-06 18:58:43
Chef d’entreprise réputé très proche du premier ministre indien, le milliardaire, leader des ports et de l’énergie dans le pays, est devenu la deuxième fortune du sous-continent.
Un grand patron voit rarement son effigie brûlée dans la rue par des manifestants en colère, surtout en Inde. Mais alors qu’il est insulté depuis début décembre 2020 par une foule de paysans massés aux portes de New Delhi pour dénoncer les cadeaux du gouvernement de Narendra Modi aux géants de l’agroalimentaire, Gautam Adani ne réagit pas. L’habitude, sans doute.
Fin novembre 2020, l’homme d’affaires avait vu son nom conspué au stade de cricket de Sydney, à propos de ses activités minières. Le match Australie-Inde allait démarrer quand deux supporteurs australiens ont surgi au milieu du terrain, arborant sur leur tee-shirt un panneau rouge « Stop Adani », pour protester contre le projet d’exploitation, par le magnat indien, d’un gisement de charbon controversé dans le Queensland.
Il y a une petite vingtaine d’années, Gautam Adani n’était encore qu’un inconnu. Fils d’un négociant en textile d’Ahmedabad, dans le Gujarat (ouest), dans une fratrie de huit, il a vite abandonné ses études pour tenter sa chance dans le diamant, avant de se lancer dans le plastique. Dès lors, tout ce qu’il touche se transforme en or. A 58 ans, Gautam Adani dirige aujourd’hui un groupe de 20 000 salariés. De confession jaïne, religion caractérisée par l’ascèse, il a peu d’appétence pour les signes extérieurs de richesse. Il n’habite pas une tour clinquante à Bombay comme Mukesh Ambani, le propriétaire du conglomérat Reliance Industries et homme le plus riche du pays, mais une villa discrète des faubourgs d’Ahmedabad. Il a néanmoins deux péchés mignons connus : les voitures de luxe et les jets privés.