Le Groupe Lohr, spécialiste des systèmes de transports, compte sur le plan de relance pour sortir de l’ornière
2021-03-03 15:45:54
Pour éviter un plan social, le groupe familial a signé un accord de chômage partiel qui lui laisse deux années pour déployer ses projets dans les domaines civil et militaire.
Il n’y aura pas de plan social chez Lohr. C’est en tout cas la feuille de route suivie par la nouvelle direction de ce groupe de 800 personnes, installé à Duppigheim (Bas-Rhin), au nord de l’Alsace, et bien connu dans ses quatre domaines d’activité : remorques porte-voitures, wagons d’autoroutes ferroviaires, véhicules militaires (via sa filiale Soframe) et navettes urbaines électriques et autonomes (i-Cristal). Des secteurs pourtant touchés de plein fouet par la crise liée à l’épidémie de Covid-19.
En 2020, le constructeur a ainsi vu son chiffre d’affaires fondre de plus de 30 % (470 millions d’euros en 2019), et 2021 ne devrait pas encore voir de reprise. « Jamais la situation n’a été aussi incertaine, pas même en 2012, quand le groupe était en cessation de paiement », témoigne Nasri Bouazza, délégué syndical CFDT de l’entreprise. Pour faire face au creux d’activité actuel, pas question cependant pour le propriétaire de la société, le très discret Robert Lohr, de licencier. L’industriel a préféré négocier avec les syndicats un accord de chômage de longue durée, qui lui permet d’avoir recours au chômage partiel à hauteur de 50 % maximum pendant deux ans. À charge pour les équipes de rentrer de nouveaux contrats durant cette période et ainsi relancer l’activité.
« Nous avons des savoir-faire à défendre », affirme ainsi Marie-José Navarre, vice-présidente du groupe. Ancienne directrice du développement stratégique de Lohr industrie, elle a été rappelée en février par le nouveau PDG de la société, François Lhomme, moins d’un an après avoir été remerciée par son prédécesseur. Ce dernier, polytechnicien, s’était efforcé pendant trois ans de transformer les méthodes de production de l’entreprise. Son successeur semble désormais plus proche des valeurs humanistes et de combativité véhiculées par la société familiale. « Maintenant, on peut repartir à l’offensive avec une société nettoyée », résume Patrick Bourreau, directeur de la filiale Soframe.