Rapport Papin : neuf pistes pour mieux rémunérer les agriculteurs
2021-03-25 17:06:23
Dans un rapport demandé par le gouvernement, l’ancien dirigeant du groupe Système U propose neuf mesures pour sortir du psychodrame des négociations commerciales entre industriels et distributeurs.
« Une mission de médiation et de conciliation », c’est le rôle que le gouvernement avait assigné à Serge Papin, ancien dirigeant du groupe Système U. Ou comment apaiser les esprits encore échauffés des dernières négociations commerciales entre industriels et distributeurs, achevées le 1er mars. Dans un rapport publié jeudi 25 mars, fondé sur l’audition d’une soixantaine d’acteurs depuis octobre 2020, il liste neuf pistes d’amélioration pour retrouver une meilleure rémunération des agriculteurs.
Payer les produits agricoles au juste prix était au cœur des préoccupations des Etats généraux de l’alimentation (EGA) de 2017, dont M. Papin avait coprésidé l’un des ateliers. Ils ont abouti, en octobre 2018, à la loi EGalim, destinée à mieux répartir la valeur tout au long de la chaîne alimentaire, entre agriculteurs, industriels et distributeurs. Les professionnels reconnaissent unanimement que cette loi « contient de réelles avancées, notamment en matière de contractualisation et de l’inversion de la construction du prix à partir d’indicateurs de coûts de production », note le rapport.
Les prix de la production agricole, de certaines marques de distributeurs ou de la filière laitière « ont effectivement été revalorisés les deux premières années après l’entrée en vigueur de la loi, mais cela n’a pas été le cas pour l’ensemble des filières ». Malgré tout, constate M. Papin dans son rapport, « il n’y a pas eu d’inflation depuis, ou très peu ». Avant de souligner : « La limitation des promotions ainsi que le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte a dégagé une valeur estimée à environ 550 millions d’euros. Mais cette somme n’a pas été entièrement reversée aux agriculteurs. »