Les concessions automobiles forcées de s’adapter

  • 2021-03-25 17:09:24
Partiellement ouverts depuis le reconfinement, malmenés par la crise, les concessionnaires doivent parer à l’offensive des constructeurs voulant vendre en ligne et s’adapter à la révolution de la mobilité. C’est l’une de ces « avenues de l’automobile », où sont rassemblées toutes les concessions de la ville, précisément le boulevard Jean-Allemane à Argenteuil (Val-d’Oise). L’effervescence règne dans la boutique Peugeot en ce jeudi 18 mars. Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, est venu rencontrer les représentants du secteur pour apporter un « message d’empathie et de soutien à une filière qui a souffert et qui souffre en ce début d’année ». Car le commerce automobile sort de douze mois traumatisants sans pour autant en avoir fini avec la crise sanitaire. Certes, d’autres secteurs − restauration, culture, événementiel − sont infiniment plus éprouvés. Et d’ailleurs, ce nouveau confinement épargne partiellement la vente auto puisque les concessions restent, au grand soulagement des professionnels, ouvertes, mais uniquement sur rendez-vous. La profession manque encore de recul pour savoir si ce dispositif sauvera l’essentiel, mais le choc du Covid-19 a déjà laissé des traces profondes dans une activité qui fait vivre 50 000 PME (contrairement à une idée reçue, très peu de concessions automobiles appartiennent aux constructeurs), emploie 155 000 personnes et réalise autour de 80 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Et ce d’autant plus que la crise arrive dans une période de grands bouleversements pour le modèle économique des concessions : électrification, big bang réglementaire, nouveaux usages et numérisation à marche forcée. Incroyable reprise A Argenteuil, le maître des lieux, Olivier Hossard, président du groupe Vauban, qui possède les concessions Peugeot et Toyota de la ville décrit au patron des patrons son année terrible. « On a très mal vécu le premier confinement », témoigne le dirigeant de cette PME de 650 personnes et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires qui pilote vingt-deux sites, majoritairement Peugeot-Citroën-DS. Il raconte la brutalité de la fermeture totale, les charges fixes et les loyers qui continuent à courir malgré le chômage partiel, les pressions de PSA pour faire repartir les boutiques, une année qu’on croit perdue puis cette incroyable reprise de l’été suivie d’un automne plus difficile pour finir par les incertitudes du moment et les commandes en baisse de ce début d’année. 2021 a mal démarré : les immatriculations de voitures neuves sont en recul de 14 % sur les deux premiers mois de cette année par rapport à la même période de 2020. « Il est pour le moment impossible de savoir si le marché du neuf sera, à la fin de l’année, à 2 millions de voitures ou à 1,5 million », renchérit Francis Bartholomé, président du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), qui représente toute la filière aval. Sans compter que les problèmes d’approvisionnement des usines en semi-conducteurs pourraient rendre la reprise poussive par manque d’offre.

متعلقات