Espace : Philippe Baptiste prend la présidence du CNES dans un univers bousculé par Elon Musk
2021-04-22 20:55:58
Pour le nouveau président du Centre national d’études spatiales, « il faut que nous, Européens, réfléchissions à notre ambition spatiale » dans un contexte concurrentiel accru autour des vols habités et de l’Internet par satellite.
Nommé président du Centre national d’études spatiales (CNES) le 14 avril en conseil des ministres, Philippe Baptiste n’a pas eu le temps d’imprimer une touche personnelle à son bureau. Cependant, un beau cadeau d’accueil l’attend, avec le départ pour la Station spatiale internationale (ISS) de Thomas Pesquet, prévu vendredi 23 avril, qui met symboliquement en lumière le spatial français. Même s’il est issu du monde du numérique et voit avant tout l’avenir de l’espace dans les applications issues des données satellitaires, cet ingénieur informaticien de 49 ans reconnaît volontiers que les vols habités « transcendent la conquête spatiale. Il y a d’ailleurs en ce moment un regain d’intérêt pour la présence de l’homme sur la Lune avec le programme américain Artemis, avec en toile de fond le voyage vers Mars ».
Le nouveau patron du CNES insiste sur l’expérience et le savoir-faire de la France et de l’Europe, avec l’Agence spatiale européenne (ESA), et ne doute pas qu’elles participeront à l’aventure. « Pour Thomas Pesquet, poursuit-il, ce second vol et le fait qu’il y sera commandant de l’ISS, tout cela le positionne bien pour une future mission lunaire et nous serons là pour l’aider dans cette grande quête. »
Celui qui fut directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal, de 2017 à 2019, et l’un des initiateurs de la plate-forme Parcoursup, n’ignore pas qu’il entre en fonction à un moment où le monde spatial connaît un profond bouleversement. Et ce avec la poussée énergique des acteurs du « New Space », ces sociétés privées nouvellement arrivées dans le secteur et qui en bousculent les codes et les coûts.