Total tente de résister aux hyperactivistes du climat
2021-05-28 16:52:40
La stratégie de la compagnie pétrolière française pour réduire son impact négatif sur la planète n’est pas suffisante aux yeux de certains actionnaires institutionnels.
Le vilain mois de mai 2021 pour les pétroliers ! Darren Woods, patron d’ExxonMobil, Ben van Beurden (Shell), Bernard Looney (BP), Mike Wirth (Chevron)… Tous les dirigeants de majors pétrolières anglo-saxonnes ont eu droit à leur lot de résolutions d’actionnaires activistes proclimat lors des assemblées générales annuelles. Ce n’est pas encore la révolution chez Big Oil, mais la pression des investisseurs, y compris institutionnels, monte chaque année, renforcée par des initiatives politiques et judiciaires sans précédent.
L’Agence internationale de l’énergie vient ainsi de demander aux compagnies pétrolières de cesser « maintenant » – et pas dans dix ans – d’explorer de nouveaux gisements. Cette recommandation est sans précédent pour une institution, créée en 1974 sous l’égide des Etats-Unis afin de garantir l’approvisionnement énergétique des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Et voilà que, de son côté, la justice néerlandaise enjoint Shell de réduire de 45 % ses émissions de CO2 d’ici à fin 2030.
Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, n’a pas échappé à ce mouvement, vendredi 28 mai, lors de l’assemblée générale annuelle, mais il a pris les devants. En 2020, 11 investisseurs, dont La Banque postale Asset Management et le Crédit mutuel, lui avaient demandé de mettre au plus vite ses activités en cohérence avec l’accord de Paris, mesures pratiques à l’appui. Leur résolution avait été soutenue par 16,8 % des actionnaires. En 2021, une première, il leur a demandé de voter sur sa stratégie climat – comme l’a fait Shell – et un changement de nom. TotalEnergies est censé symboliser la sortie du « tout-pétrole » et son développement sur les énergies renouvelables et sur les technologies bas carbone (hydrogène, bornes électriques, batteries…).