Concurrence : Joe Biden, défenseur des petits contre les gros
2021-07-12 18:23:14
Fin de clauses de non-concurrence, transparence accrue sur les frais de bagages ou d’Internet, surveillance renforcée des géants de la tech : le président américain a signé un décret destiné à lutter contre des pratiques anticoncurrentielles affectant employés, consommateurs et petites entreprises.
La gauche progressiste est ravie. Joe Biden a entrepris de s’attaquer à la concentration dans l’économie américaine. Non seulement il promet de s’en prendre à Big Tech, l’industrie technologique, mais aussi à tous les secteurs où la consolidation a pris des proportions qui nuisent, selon lui, à la concurrence. De Big Ag, l’agroalimentaire, à Big Pharma, les laboratoires pharmaceutiques, en passant par les fournisseurs d’Internet, les assurances santé et les compagnies aériennes. Le 46e président se pose comme le « défenseur du petit », écrit le Los Angeles Times : l’Américain moyen qui « se réveille tous les matins en se demandant ce que les grandes entreprises ont trouvé pour rendre sa vie un peu plus coûteuse et un peu plus pénible ».
Le 9 juillet, le président américain a pris un décret (executive order) qui affiche sa volonté de renforcer l’application de législation antitrust (Executive Order on Promoting Competition in the American Economy). Le texte comporte 72 directives adressées aux différents départements et agences fédérales visant à limiter les abus de position dominante qui heurtent les consommateurs, les travailleurs et les petites entreprises. Une manière de proposer une alternative au populisme de Donald Trump. « Le capitalisme sans concurrence, ce n’est pas du capitalisme, a déclaré le président en signant le décret à la Maison Blanche. C’est de l’exploitation. »
Le plan a été inspiré par les travaux du professeur de droit Tim Wu, de l’université Columbia (New York), le nouveau conseiller du président pour la technologie et la concurrence : l’alter ego, dans le panthéon des penseurs de l’antitrust, de Lina Khan, la nouvelle présidente de la FTC (Federal Trade Commission), dont Jeff Bezos a demandé qu’elle se dessaisisse du dossier Amazon pour conflit d’intérêts – ce qui n’a pas empêché la juriste de 32 ans d’être au premier rang derrière Joe Biden pendant la cérémonie de signature.