Apple accusé d’ouvrir la porte à une surveillance des contenus privés
2021-08-13 00:56:10
Le fabricant de l’iPhone a annoncé des mesures destinées à mieux lutter contre la pédopornographie et à protéger les enfants, mais sa méthode fait polémique.
Apple est la cible de critiques depuis son annonce de changements destinés à mieux lutter contre la pédopornographie et protéger les enfants. Si le but de ces mesures dévoilées le jeudi 5 août fait consensus, des ONG voient dans les méthodes employées une menace pour la vie privée et les libertés individuelles des utilisateurs d’iPhone et d’iPad.
Bien que ces mises à jour soient pour l’heure réservées au marché américain et prévues seulement pour la fin de l’année, Apple se retrouve au cœur d’une polémique : visée par une pétition d’associations et de particuliers, l’entreprise a dû publier des questions-réponses puis faire s’exprimer mardi son responsable de la vie privée, Erik Neuenschwander, dans le média en ligne américain TechCrunch, pour tenter d’éteindre la controverse. Celle-ci se nourrit d’inquiétudes sur la protection des contenus chiffrés, sur les smartphones ou sur les messageries comme WhatsApp, iMessage, Signal ou Telegram.
Au cœur des débats se trouvent deux techniques distinctes. D’un côté, Apple va vérifier, avant la sauvegarde des photos du téléphone d’un utilisateur vers le service en ligne iCloud, que les clichés ne figurent pas sur une liste d’images pédopornographiques connues. L’entreprise va pour cela utiliser une technique appelée « hash », qui code un contenu en une suite de nombres unique. Les hashes des photos d’un internaute seront comparés à ceux rassemblés par une ONG de lutte contre la pédopornographie dans une base de données, stockée sur son téléphone.
La seconde technique concerne iMessage, le système de messagerie d’Apple : un logiciel d’intelligence artificielle analysera les photos reçues et envoyées par les utilisateurs mineurs dont les parents auront choisi cette option. Si une image est jugée revêtir un caractère sexuel, elle sera floutée et une mise en garde adressée au mineur. S’il a moins de 12 ans et a accepté ou envoyé la photo, un message avertira les parents.