France Industrie réclame une baisse de 35 milliards d’euros d’impôts de production
2022-02-04 05:57:27
Les enjeux économiques, notamment industriels, sont toujours les grands absents de la campagne présidentielle – raison de plus pour en parler, assure France Industrie. L’organisation représentant 29 filières auprès des pouvoirs publics a présenté, jeudi 3 février, une série de propositions.
Soumises aux candidats, elles sont destinées à améliorer la compétitivité et l’attractivité d’un secteur qui ne pèse plus que 13,4 % de la richesse nationale, deux fois moins qu’en Allemagne.
« Comment faire de la réindustrialisation un objectif commun de nos politiques publiques ? », demande Alexandre Saubot, président de France Industrie. Si le déclin est enrayé depuis 2017, la France est loin du compte quand on la compare à l’Allemagne, mais aussi à l’Italie et à l’Espagne. Or « la transition écologique et technologique lui offre une vraie occasion de se redresser, car elle a des atouts, comme la formation, la culture scientifique, les centres de recherche et un patrimoine technologique », assure-t-il.
La première réponse passe, selon le lobby, par une réduction de 35 milliards d’euros des impôts de production pour « créer un choc d’offre » afin de revenir dans la moyenne européenne. Avec la priorité donnée à la suppression des taxes les plus pénalisantes pour l’industrie (CVAE, C3S et CFE).
Un effort considérable, qui s’ajouterait aux 20 milliards d’euros de baisses déjà octroyées par le gouvernement sur 2020-2021. Sans se prononcer sur le financement d’une compensation financière, notamment aux collectivités locales, M. Saubot estime qu’il faut augmenter le volume de travail, en allongeant sa durée et en créant de nouveaux emplois.
Ecartelée entre deux ministères
Par ailleurs, France Industrie propose la création d’un « grand ministère » de l’industrie de plein exercice qui intégrerait aussi l’énergie et la recherche technologique, voire les transports. « Aucun grand pays d’Europe n’a séparé l’énergie et l’industrie, a indiqué M. Saubot, par ailleurs PDG du groupe Haulotte. Or il y a un lien très fort entre reconquête industrielle, besoin énergétique et décarbonation », surtout au moment où l’électrification s’intensifie pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre fixés par l’Hexagone et l’Europe.
En France, l’énergie est séparée sinon écartelée entre deux ministères depuis vingt ans. Les objectifs des ministères de l’économie et de la transition écologique ne sont « pas forcément alignés », constate Patrice Caine, vice-président de France Industrie et PDG du groupe d’électronique et de défense Thales. Un rêve gaullien ? L’Etat doit se doter d’une administration puissante et technophile pour que les industriels aient « des interlocuteurs compétents ».