EDF de plus en plus inquiet pour son parc nucléaire, en raison de problèmes de corrosion
2022-04-22 01:51:36
Des fissures sur des tuyauteries, en particulier sur le système d’injection de sécurité, ont été détectées sur plusieurs réacteurs. Les investigations se poursuivent alors que, mercredi 20 avril, en fin de journée, à peine 30 réacteurs sur 56 étaient en fonctionnement.
La France doit-elle redouter un problème générique pour l’ensemble de son parc nucléaire, principale source d’électricité du pays ? Un phénomène de corrosion – dite « sous contrainte » – préoccupe le secteur depuis plusieurs mois déjà. En cause, des fissures sur des tuyauteries de réacteurs, en particulier sur leur système d’injection de sécurité. Une pièce importante : grâce à de l’eau borée, ce système de sauvegarde a vocation à refroidir le circuit primaire en cas d’accident.
Des contrôles ont déjà détecté des fissures sur cinq réacteurs, entre le second semestre 2021 et le début 2022 : deux à Civaux (Vienne), deux à Chooz (Ardennes) et un à Penly (Seine-Maritime). Le 14 avril, sur son site Internet, le groupe Electricité de France (EDF) a procédé à une discrète mise à jour de la situation. Au moins quatre autres réacteurs pourraient être concernés : à Flamanville (Manche), Golfech (Tarn-et-Garonne), Cattenom (Moselle) et Chinon (Indre-et-Loire). Pour chacun d’eux, un doute subsiste, après des contrôles « par ultrasons sur des portions de tuyauterie », précise la note d’information. Les investigations se poursuivent pour « caractériser la nature et l’origine » de ces indications.
Autrement dit : sous réserve d’une expertise complémentaire, le problème pourrait affecter tous les paliers du parc nucléaire français. C’est déjà le cas pour tous les modèles de 1 450 mégawatts (MW) – ceux de Civaux et Chooz, les plus récents et les plus puissants –, ainsi que pour au moins un réacteur de 1 300 MW – à Penly, en attendant les conclusions pour ceux de Flamanville, Golfech et Cattenom. La question pourrait donc aussi, avec Chinon, s’étendre à la catégorie des réacteurs de 900 MW. Soit celle la plus ancienne et la plus répandue, puisque 32 des 56 réacteurs du parc nucléaire relèvent de cette puissance-là.