La croissance française est atone au premier trimestre, l’inflation grimpe à 4,8 % en avril

  • 2022-05-01 11:34:47
La consommation des ménages a reculé de 1,3 %, sur les trois premiers mois de l’année, pénalisée par la flambée des prix. Les répercussions de la guerre en Ukraine ont pesé sur l’activité. Mise à mal par la vague Omicron, au début de l’année, et par la guerre en Ukraine, à partir de la fin février, la croissance française est restée totalement atone au premier trimestre : le produit intérieur brut (PIB) affiche une évolution de 0 % sur la période, après un dernier trimestre 2021 à + 0,8 %, selon les chiffres publiés, vendredi 29 avril, par l’Insee. Le passage à vide de l’économie française est plus net que prévu : l’institut statistique escomptait une croissance faible, de l’ordre de 0,3 %. Dans le même temps, l’inflation a poursuivi sa course : la hausse des prix à la consommation atteint 4,8 % sur un an en avril, après 4,5 % à la fin mars. L’indice des prix harmonisés, qui permet la comparaison avec les autres pays de la zone euro, a augmenté de 5,4 % sur un an, alors qu’il était en hausse de 5,1 % en mars. Jeudi 28 avril, l’inflation avait atteint 7,4 % en Allemagne, un niveau record depuis la réunification en 1990. « La baisse de consommation est de plus grande ampleur que prévu, ce qui fait stagner l’activité globale, explique Julien Pouget, directeur de la conjoncture à l’Insee. Nous avons la conjonction des deux chocs exogènes : le Covid, avec la vague Omicron en janvier, qui a pesé sur l’hébergement-restauration, et la guerre en Ukraine, qui a renforcé l’inflation. » La croissance sur l’ensemble de l’année s’annonce « molle », déclare M. Pouget. Elle devrait, malgré tout, bénéficier d’un fort « effet d’acquis », précise M. Pouget, compte tenu du bon redémarrage des derniers mois, qui a suivi la faiblesse de l’activité début 2021. Grâce à cet effet d’acquis, la croissance pourrait ressortir à 2,4 %, fin 2022, même si l’activité était nulle sur le reste de l’année. Elle pourrait néanmoins être inférieure à ce chiffre, si l’activité était négative sur un ou plusieurs trimestres. « Perte de pouvoir d’achat » Les données d’avril montrent que l’augmentation des prix est en train de changer de nature. Concentrée d’abord sur l’énergie, cette inflation « importée » se transmet désormais à l’ensemble des postes de consommation, notamment l’alimentation et les produits manufacturés. Les négociations intervenues, en début d’année, entre producteurs et distributeurs ont également participé à la progression des prix des produits alimentaires. « On peut imaginer que l’on va avoir une hausse sensible de l’inflation sous-jacente [c’est-à-dire hors énergie]», poursuit M. Pouget. L’incidence de cette hausse des prix sur le pouvoir d’achat a contribué au ralentissement significatif de la consommation, le moteur de l’économie française. En mars, celle-ci a plongé de 1,3 %, les ménages restreignant leurs achats alimentaires de 2,5 % et leur consommation d’énergie de 1,6 %. Au total, la baisse des achats de produits alimentaires explique près de 40 % du recul de la consommation. Les Français ont également nettement diminué leurs dépenses en hôtellerie-restauration : après une reprise de 0,9 % fin 2021, la baisse atteint 5,3 % ce trimestre. Les achats de textiles, de biens manufacturés, de services de transports et de loisirs récréatifs sont également en retrait.

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