Siemens se sépare de ses activités énergie, cœur historique du groupe

  • 2019-05-08 21:55:09
Le géant industriel allemand veut se recentrer sur les technologies numériques et d’automatisation de la production. Une immense turbine, formée d’une forêt de pales de différentes tailles, et, au milieu, polissant le tout, un ouvrier en casque blanc siglé du logo vert : c’est la photo habituellement utilisée pour illustrer le géant industriel allemand Siemens. Cette image sera bientôt reléguée dans les livres d’histoire. Siemens a annoncé, mardi 7 mai, son intention de mettre en Bourse son département énergie et gaz, l’un des plus traditionnels du groupe, pour se recentrer vers les activités de technologies numériques liées à l’industrie. Par cette décision, entérinée par le conseil de surveillance du groupe, mardi soir, Siemens met fin aux rumeurs et aux interrogations sur l’avenir du département énergie, en difficulté depuis plusieurs années, en particulier dans la production de turbines à gaz et à vapeur. Le secteur sera mis en Bourse en septembre 2020 au plus tard, précise le communiqué. Pour le rendre plus attrayant, Siemens lui adjoindra les 59 % du capital qu’il détient dans la coentreprise germano-espagnole Siemens Gamesa, leader mondial de l’éolien, créée en 2017. La nouvelle entreprise sera un géant mondial de l’énergie : elle dégagera 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, avec 80 000 salariés, et des activités couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur – de la production à la distribution d’énergie. Siemens restera un actionnaire de référence dans le nouvel ensemble, avec une participation d’un peu moins de 50 % au départ. 380 000 salariésCette mise en Bourse est une nouvelle étape dans la grande restructuration du groupe industriel allemand amorcée à l’été 2018 par Joe Kaeser. Le patron du groupe défend depuis longtemps l’idée d’une « flottille » d’activités, autonomes sans être indépendantes, contre la structure traditionnelle en conglomérat, désormais jugée trop lente et bureaucratique et moins attrayante pour les actionnaires. Ce principe sonne la fin de la solidarité financière traditionnelle entre départements et favorise le modèle de la holding. Le mouvement touche tous les grands groupes allemands traditionnels : ThyssenKrupp, Continental et Volkswagen ont opéré des scissions et des mises en Bourse de leurs activités, en 2018. Le patron du groupe défend depuis longtemps l’idée d’une « flottille » d’activités, autonomes sans être indépendantes, contre la structure traditionnelle en conglomérat Chez Siemens, qui compte 380 000 salariés, et incarnait le conglomérat par excellence, cette évolution est particulièrement spectaculaire. Si le groupe a régulièrement adapté son portefeuille d’activités tout au long de son histoire, les démembrements partiels ou totaux se sont accélérés ces dernières années : outre la fusion dans l’éolien avec Gamesa, Siemens a placé en Bourse son département de technique médicale Healthineers, fleuron du groupe, à la fin de 2018, et tenté une fusion de ses activités ferroviaires avec le français Alstom, finalement rejetée par la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, au début de février. En 2013, Siemens s’était séparé de son département de technique d’éclairage, Osram, dans lequel il ne détient plus aucune participation.   AFP.    

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