Pour Bruno Le Maire, les « dérives » de la filière nucléaire sont « inacceptables »

  • 2019-09-30 00:29:01
Un audit « totalement indépendant » sera réalisé sur le choix de l’EPR, dont les conclusions seront remises le 31 octobre et pourront avoir des conséquences « à tous les étages », a affirmé le ministre. C’est un avertissement sérieux adressé par le ministère de l’économie à la filière nucléaire. En réaction aux retards et surcoûts des chantiers EPR en France, en Angleterre et en Finlande, Bruno Le Maire a estimé, dimanche 29 septembre dans l’émission du Grand jury sur LCI et RTL, que « toutes ces dérives sont inacceptables ». « Elles ne sont pas à la hauteur de ce que EDF représente et de l’expertise française en la matière », a-t-il ajouté. Le nucléaire ne doit pas être « un État dans l’État », a prévenu le ministre, annonçant qu’un audit « totalement indépendant » sera réalisé sur la filière nucléaire et sur le choix de l’EPR. Les conclusions de ce rapport lui seront remises le 31 octobre, et elles pourront avoir des conséquences « à tous les étages », y compris chez EDF, a-t-il menacé. « Quand les défauts s’accumulent, il faut faire le point »L’EPR est un réacteur nucléaire de troisième génération conçu pour offrir une puissance et une sûreté améliorées. Le premier chantier EPR à Olkiluoto (Finlande) a connu de multiples déboires, entraînant au moins dix ans de retard sur le calendrier initial de construction. Le deuxième chantier de l’EPR, conduit par EDF à Flamanville (Manche), ne devrait pas aboutir pour sa part avant la fin 2022, soit au moins dix ans après la date prévue au départ, suite à la découverte d’anomalies. Enfin, EDF a prévenu mercredi que son énorme chantier de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point C, en Angleterre, devrait coûter jusqu’à 3,3 milliards d’euros plus cher que prévu, alors que le coût avait déjà été réévalué à la hausse en 2017.

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