Les enchères pour les fréquences 5G repoussées vers mars

  • 2019-11-20 09:57:20
La procédure d’attribution du spectre de déploiement de la nouvelle génération de téléphonie mobile, qui était attendue au début de 2020, accuse du retard. Bercy devrait toutefois en révéler les contours définitifs dans les prochains jours. Avant de s’affronter à coups d’enchères, les opérateurs télécoms vont devoir s’armer encore d’un peu de patience. Alors que la procédure d’attribution des fréquences 5G – indispensables à Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom pour lancer sur le territoire leurs réseaux de téléphonie mobile de dernière génération – était à l’origine attendue en janvier 2020, les enchères en elles-mêmes ne devraient finalement pas avoir lieu avant au moins le mois de mars, soit près de trois mois de retard sur le calendrier initial, révèle, mardi 19 novembre, l’agence Reuters, qui attribue ce report à des divergences de vues sur le dossier entre Bercy et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le gendarme des télécoms. « Il y a une procédure et des délais à respecter qui sont incompressibles qui nous amènent dans ces eaux-là pour une attribution effective. », reconnaît de son côté Bercy, évoquant le début du printemps. Une fois l’étape des enchères franchie, quelques semaines seront encore nécessaires pour valider administrativement le processus, avant que les opérateurs télécoms ne puissent réellement commencer le déploiement de leurs antennes 5G sur le territoire. Des discussions qui piétinent Depuis plusieurs semaines, les discussions sur les contours de la procédure piétinent à Bercy. Attendu fin septembre, le cahier des charges, qui doit fixer les règles des enchères, n’a toujours pas été dévoilé. Le ministère de l’économie et des finances, chargé du dossier des enchères 5G, doit notamment trancher sur les prix planchers auxquels seront cédées les fréquences et la taille des blocs de spectre qui seront mis en vente aux opérateurs, ainsi que sur les obligations de déploiement dans les villes et les campagnes qui leur seront assorties. Des points cruciaux, tant pour les opérateurs de téléphonie mobile, qui s’inquiètent des coûts des enchères et des déploiements de la 5G, que pour l’Etat, soucieux de garantir un accès rapide à ce nouveau standard à l’ensemble du territoire sans pour autant brader ses précieuses fréquences. Les délibérations seraient, toutefois, sur le point de se clore selon Bercy, qui explique au Monde que le coup d’envoi du processus se fera « ces prochains jours, d’ici fin novembre à début décembre » avec la publication du cahier des charges et l’annonce du prix de réserve. Ce dernier est plus particulièrement attendu par les opérateurs, qui n’ont eu de cesse depuis plusieurs mois d’appeler le gouvernement à éviter des enchères mortelles, comme cela a été le cas en Italie, où la facture des fréquences 5G avait atteint plus de 6 milliards d’euros. Un plaidoyer auquel le gouvernement n’était, a priori, pas resté insensible. Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances, chargée des télécoms, a affirmé à diverses reprises depuis le printemps sa volonté de trouver un « juste milieu », qui évite une saignée des capacités d’investissement des opérateurs. La fourchette régulièrement avancée par les observateurs du secteur oscillait entre 1 milliard et 2 milliards d’euros.

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