La zone euro est affectée par la crise chinoise

  • 2020-02-15 13:34:34
Pendant une décennie, la région a travaillé à améliorer – avec succès – ses exportations. Mais cela la rend plus vulnérable à un choc extérieur. Tous les récents indicateurs économiques pointent dans la même direction : la zone euro frôle la stagnation. Au quatrième trimestre, la croissance des pays de la monnaie unique européenne a été de seulement 0,1 %, selon les statistiques publiées par Eurostat vendredi 14 février. En décembre 2019, la production industrielle a baissé de 2,1 % par rapport à novembre, tandis que les ventes au détail ont reculé de 1,6 %. L’évolution du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre a même été négative en France (– 0,1 %) et en Italie (– 0,3 %). En Allemagne, elle a été nulle : « Un soulagement », réagit Rosie Colthorpe, d’Oxford Economics, un commentaire qui en dit long sur le pessimisme ambiant. Et ces nouvelles médiocres ne comprennent pas les effets de l’épidémie due au coronavirus en Chine, qui n’a eu des répercussions économiques que depuis le mois de janvier. Ce sérieux coup de frein, qui porte la croissance de la zone euro sur un an à 0,9 %, illustre une faiblesse paradoxale de la région : sa dépendance à la Chine. Les exportations de l’eurozone vers ce pays comptent pour 1,3 % de son PIB ; aux Etats-Unis, elles en valent moitié moins, à 0,6 % (les importations sont les mêmes, autour de 2,5 % du PIB). La dépendance est particulièrement aiguë en Allemagne, où les exportations atteignent 2,8 % du PIB, au même niveau que le Japon, qui est pourtant voisin géographique de la Chine.  

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