Les prisons d’Ile-de-France cherchent à lutter contre l’hémorragie de surveillants

  • 2020-08-01 13:07:06
Alors que plus des deux tiers sont des stagiaires sans expérience à Fleury-Mérogis, Fresnes ou la Santé, un mécanisme de prime est expérimenté pour les fidéliser. L’administration pénitentiaire continue de souffrir d’un mal chronique. Malgré la décrue historique du nombre de détenus dans les prisons françaises, obtenue lors de la crise due à l’épidémie de Covid-19, qui a temporairement relégué au second plan la question de la surpopulation carcérale, le turnover des surveillants dans les grandes maisons d’arrêt est un problème majeur. Plus de deux ans après la grande grève de janvier 2018 et l’annonce de mesures pour fidéliser les personnels dans les prisons les moins attractives, celles-ci sont enfin mises en place. Pour la première fois, le concours de surveillant pénitentiaire, ouvert aux inscriptions jusqu’au vendredi 31 juillet, comprend une prime de 8 000 euros. Ce montant sera accordé à ceux qui seront restés dans ces établissements moins demandés six années après leur sortie de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP). Un dispositif qui intéresse au premier chef les prisons franciliennes, contraintes de fonctionner avec une part importante de personnel inexpérimenté. La prison de la Santé, à Paris, qui a rouvert début 2019, compte 80 % de stagiaires sortant de l’école, sur 471 surveillants. A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), plus grande prison d’Europe, 65 % des quelque 1 200 surveillants sont des stagiaires. A Fresnes (Val-de-Marne), l’une des plus vétustes du pays, ce taux dépasse 70 %. « En Ile-de-France, les surveillants quittent leur premier établissement en moyenne au bout de vingt mois », constate Laurent Ridel, le directeur de la région pénitentiaire. Le phénomène est similaire à ce qu’il se passe dans la police ou l’éducation nationale. Ici, les personnels les moins expérimentés sont affectés dans les établissements les plus durs. Une phase de test Concrètement, la campagne de recrutement en cours propose 150 postes dits « à affectation locale » sur les 1 000 postes ouverts. Les candidats peuvent postuler pour une des zones géographiques proposées dès l’inscription au concours d’entrée à l’ENAP. S’ils sont admis (les épreuves sont identiques à celles du concours national), ils seront automatiquement gratifiés, à l’issue des six mois de formation, d’une prime de 4 000 euros dès leur prise de poste, une forme d’aide à l’installation. Après trois années passées dans ce premier établissement, une prime de 1 000 euros leur sera versée, puis 3 000 euros supplémentaires pour la sixième année. Si, pour une raison ou une autre, ils quittent avant les six ans, ces primes sont à rembourser.

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