Sélection, formation : la police nationale face aux difficultés du recrutement de masse
2020-09-03 16:13:31
Depuis juin, les gardiens de la paix ne passent plus que huit mois à l’école, contre douze précédemment, pour qu’ils aillent plus vite sur le terrain.
Comment garnir rapidement les rangs de la police nationale tout en garantissant un recrutement et une formation de qualité pour les nouveaux diplômés ? C’est l’épineuse question à laquelle se retrouve confrontée l’institution depuis quelques années, et qui revient régulièrement sur la table, à chaque affaire de violences policières.
Dans un entretien accordé au Point, le 5 août, peu après sa nomination, l’actuel ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’est exprimé sur le sort des fonctionnaires débutants. « Un point majeur devra changer (…) : on ne peut plus envoyer de jeunes policiers sortant de leur terroir à Paris ou en proche banlieue dans des conditions de violence bien plus élevées que ce qu’ils ont connu (…). Ce sont des policiers qui doivent être davantage formés, mieux équipés, et dont une partie de la mission, désormais, même lorsqu’ils font de la voie publique, consiste à faire du maintien de l’ordre. (…) Le ministère doit s’adapter. » Sollicité sur l’avancée de ce chantier, le ministère n’a pas livré plus de précisions.
C’est en 2016, dans la foulée des attaques terroristes de 2015, que la problématique du recrutement et de la formation a changé de dimension.
Le 2 juin 2016, face à la 236e promotion de gardiens de la paix en passe d’être diplômée, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’intérieur, martèle les engagements présidentiels de François Hollande : « Chaque année, en 2016 et en 2017, plus de 4 600 gardiens de la paix sortiront des écoles de police, alors qu’ils n’étaient que 488 en 2012. C’est là un effort sans précédent. » Au total, près de 9 000 postes de policiers et gendarmes seront créés sur l’ensemble du quinquennat.