Procès de l’attentat contre « Charlie » : les veuves des frères Kouachi assurent n’avoir rien vu, rien entendu
2020-09-26 15:54:09
Izzana Hamyd et Soumia Bouarfa, entendues par la cour d’assises spéciale de Paris, vendredi, ont assuré n’avoir rien su du projet de leurs époux, sans convaincre les parties civiles.
Elles n’ont rien vu, rien entendu, rien perçu dans leur foyer en 2015. En toute logique, elles n’ont rien révélé devant la cour d’assises spéciale de Paris cinq ans plus tard. Après trois semaines consacrées aux victimes et avant trois semaines consacrées aux accusés, le procès des attentats de janvier 2015 se penche pendant quelques jours sur ceux qui les ont commis et sur leur entourage, en l’occurrence, vendredi 25 septembre, leurs épouses.
Soumia Bouarfa et Izzana Hamyd n’ont rien vu, rien entendu, rien perçu, alors qu’elles partageaient la vie de deux terroristes. Le 7 janvier 2015 à Reims, Saïd Kouachi a dit au revoir à la première, qui était sa femme depuis huit ans. « Il m’a dit : “Je vais chez mon frère, je vais faire les soldes, à ce soir.” » Deux heures plus tard, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Chérif Kouachi a salué la seconde, épousée sept ans plus tôt : « Il m’a dit : “On va faire les soldes avec Saïd.” » Encore deux heures plus tard avait lieu la tuerie de Charlie Hebdo.
Izzana Hamyd est une grande dame voilée vêtue de rose, Soumia Bouarfa est une petite dame voilée vêtue de vert. La première parle d’une voix lasse, la seconde d’un ton presque sautillant. Toutes deux disent la même chose. « Depuis le 7 janvier 2015, j’ai beau refaire le film maintes fois, j’ai encore du mal à comprendre ce qui s’est passé. Les semaines, les mois avant, je n’ai rien décelé d’inquiétant. A quel moment j’ai loupé quelque chose ? », se demande l’une. « J’ai essayé de voir si j’avais loupé quelque chose, mais non, il n’a pas changé dans son comportement. Que ce soit un jour, ou deux jours, ou deux mois avant, je n’ai rien noté de spécial », constate l’autre.