Argent libyen : la cour d’appel rejette les recours de Sarkozy et de ses proches
2020-09-27 17:54:41
L’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 est validée et l’ancien chef de l’Etat reste ainsi mis en examen.
L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, trois de ses anciens ministres, Eric Woerth, Brice Hortefeux et Claude Guéant, ainsi que l’intermédiaire et ami de ce dernier, Alexandre Djouhri, ont vu les recours qu’ils avaient déposés pour contester l’enquête sur le financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 rejetés par la cour d’appel de Paris, jeudi 24 septembre.
Mis en examen pour corruption, recel de détournements de fonds publics libyens et financement illégal de campagne depuis mars 2018, Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir financé sa campagne présidentielle victorieuse avec l’argent du régime de Mouammar Kadhafi. Des faits qu’il a toujours contestés avec force alors que l’enquête judiciaire, toujours en cours, et les révélations journalistiques, notamment du site Mediapart, ont donné corps à cette hypothèse.
Par la voie de son conseil, Me Thierry Herzog, l’ancien chef de l’Etat demandait l’annulation de l’enquête en faisant valoir notamment auprès de la cour d’appel que l’immunité présidentielle devait s’appliquer pour les faits qui pourraient lui être reprochés après son accession à l’Elysée, en mai 2007, puis au cours de son quinquennat.
Un point anecdotique invalidé
Pour les faits reprochés entre 2005 et 2007, alors qu’il était ministre, son avocat soutenait en outre que les juges saisis n’étaient pas légitimes, considérant que ces affaires étaient du ressort de la Cour de justice de la République. M. Sarkozy et son ancien ministre Claude Guéant soutenaient, par ailleurs, qu’aucune loi ne prévoit de poursuites pour le détournement des fonds publics d’un pays étranger.
M. Guéant, lui aussi mis en examen notamment pour corruption, est soupçonné d’avoir perçu 500 000 euros d’Alexandre Djouhri en contrepartie de son intervention pour EADS, afin que l’entreprise aéronautique paie une commission à l’intermédiaire dans le cadre d’une vente d’avions à la Libye. Il est par ailleurs accusé par Ziad Takieddine, un autre intermédiaire, d’avoir reçu plusieurs millions d’euros d’argent liquide contenus dans des valises en provenance de Tripoli. Des faits que M. Guéant a toujours contestés lui aussi.