L’attaque près des anciens locaux de « Charlie Hebdo » relance les critiques sur la prise en charge des mineurs étrangers isolés

  • 2020-09-29 15:33:42
Alors que l’auteur présumé de l’attaque au hachoir du 25 septembre bénéficiait de l’accompagnement de l’aide sociale à l’enfance, des voix à droite réclament de recourir aux tests osseux, contestés. Depuis l’attaque au hachoir, vendredi 25 septembre, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, rue Nicolas-Appert, à Paris, la question des mineurs isolés et de leur prise en charge fait à nouveau polémique. Apprenant que l’auteur présumé des faits, se présentant comme Hassan A., né au Pakistan, avait été pris en charge à partir d’août 2018 comme mineur isolé étranger par l’aide sociale à l’enfance du Val-d’Oise, plusieurs responsables politiques sont montés au créneau. D’autant que, selon la photo d’une pièce d’identité récupérée par les enquêteurs, Hassan A. s’appellerait en réalité Zaheer Hassan Mehmood et aurait 25 ans. « Ce terroriste est le pur produit de la filière d’immigration de pseudo-mineurs isolés », a estimé, vendredi 25 septembre sur Twitter, le député Les Républicains Eric Ciotti ; le vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a, lui, assuré dimanche sur BFM-TV que les « mineurs non accompagnés sont responsables aujourd’hui de l’explosion de la délinquance et de l’insécurité dans notre pays ». Lundi encore, le syndicat d’officiers de police SCSI a jugé sur Twitter que « le système de la prise en charge des mineurs isolés, souvent en fait des majeurs, doit être revu ». Qu’en est-il réellement ? Le nombre de mineurs isolés étrangers augmente depuis plusieurs années. Surtout originaires d’Afrique francophone (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire), leur protection relève des départements au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE). En 2019, 16 760 mineurs ont ainsi été confiés à l’ASE par décision judiciaire. D’après l’Assemblée des départements de France (ADF), si l’on ajoute à ce chiffre le nombre de mineurs isolés étrangers qui étaient déjà pris en charge, près de 40 000 jeunes au total étaient accompagnés par les départements fin 2019.  

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