« Cible » de nombreuses critiques, Nicolas Cadène conserve son poste à l’Observatoire de la laïcité

  • 2020-11-01 17:37:08
Le bras droit de Jean-Louis Bianco est accusé d’être trop tolérant face à l’islamisme par ceux qui défendent une conception plus offensive de la laïcité. Nicolas Cadène, 39 ans, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité depuis 2013 aux côtés de Jean-Louis Bianco, peut respirer en ce vendredi 30 octobre. Il restera à son poste jusqu’à la fin de son mandat en avril 2021, contre l’avis de ceux qui l’accusent plus ou moins ouvertement d’une trop grande tolérance vis-à-vis de l’islamisme radical et qui exigeaient son remplacement. L’assassinat de Samuel Paty a déclenché une nouvelle charge contre lui. Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, le 24 octobre, 49 personnalités, dont les essayistes Caroline Fourest et Elisabeth Badinter en passant par l’avocat Richard Malka, l’architecte Roland Castro ou l’ancien ministre socialiste Jean Glavany, fustigeaient, sans citer l’Observatoire, « ceux qui se sont écartés de la défense de la laïcité allant jusqu’à prendre constamment parti de ses adversaires ». En réponse, une vingtaine de spécialistes de la laïcité, universitaires et responsables associatifs avaient apporté leur soutien à l’Observatoire et à son « travail salutaire ». La laïcité fait partie de l’ADN de Nicolas Cadène. Né à Nimes d’une mère orthophoniste et d’un père juriste et vigneron, il a été élevé avec ses deux frères dans une culture de gauche où ce mot revient régulièrement dans les discussions autour de la table familiale. Un de ses grands-oncles, Raoul Allier, a conseillé Aristide Briand lors des débats pour la rédaction de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Ses grands-parents maternels, pasteurs tous les deux – « ça aussi on me le reproche, on laisse entendre que je serais protecteur des religions », soupire-t-il avec un léger accent du Sud –, sont engagés dans le social. Lui-même, dès ses années étudiantes, s’investit dans de multiples associations, quatre ans de Samusocial à distribuer de la nourriture aux sans-abri, secourisme, adhérent à la Ligue des droits de l’homme et à Amnesty International. Il fait des études de droit, à Nîmes, à Montpellier puis à Paris avant de rejoindre l’Institut d’études politiques de Lille.

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