Sécurité intérieure : au menu du nouveau « Livre blanc », augmentation budgétaire et réforme de l’organisation de la police
2020-11-18 02:23:40
Une partie des propositions préfigure une loi pour la programmation de la sécurité intérieure. Les auteurs proposent de porter le budget des missions de sécurité à 1 % du PIB en 2030, soit un triplement du montant actuel.
C’est tout à la fois un nouveau bréviaire pour les forces de l’ordre, un programme législatif pour les dix-huit mois à venir, voire politique pour l’après-2022 et, surtout, un texte prudent qui évite les sujets par trop controversés. Le Livre blanc de la sécurité intérieure, dont la parution a été maintes fois repoussée depuis février 2020, a enfin été publié lundi 16 novembre.
Le document de 332 pages s’accompagne d’une lettre de Gérald Darmanin, dans laquelle le ministre de l’intérieur précise l’application des quelque 200 mesures mises en avant par les auteurs (principalement des hauts fonctionnaires du ministère). Une partie des propositions visant à l’élargissement des compétences de la police municipale, à la réglementation de la sécurité privée et à la protection des fonctionnaires et des militaires figurent ainsi déjà dans la proposition de loi Fauvergue-Thourot, qui arrive en discussion à l’Assemblée nationale mardi 17 novembre, notamment la disposition controversée concernant la diffusion d’images de policiers ou de gendarmes.
Une autre partie du Livre blanc préfigure une loi pour la programmation de la sécurité intérieure (Lopsi), la troisième après celles de 2002 et de 2011. Annoncée par Gérald Darmanin « à échéance 2022 », elle devra être votée lors du premier trimestre, avant l’élection présidentielle. A moins que, ce qui est probable vu le calendrier serré, elle ne serve de programme de campagne pour Emmanuel Macron, dont les propositions en matière de sécurité en 2017 étaient peu fournies.