A nouveau mis en examen dans l’affaire du financement libyen, Claude Guéant accuse les juges de « manipuler les faits »
2020-12-04 00:12:35
L’ancien ministre de l’intérieur est mis en cause par les juges qui enquêtent sur un possible financement libyen de la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007.
Les affaires et les mises en examen s’enchaînent pour Nicolas Sarkozy et son entourage. Alors que l’ancien président comparaît actuellement pour « corruption » et « trafic d’influence » au tribunal de Paris dans l’affaire Bismuth, son plus fidèle collaborateur, Claude Guéant, a été mis en examen supplétivement le 2 décembre pour « association de malfaiteurs » dans l’enquête sur l’argent libyen.
Pour la dixième fois, l’ancien ministre de l’intérieur est mis en cause par les juges qui enquêtent sur un possible financement libyen de la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007. Un dossier tentaculaire, fruit de huit années d’enquête, dans lequel l’ancien chef de l’Etat a été mis en examen à quatre reprises, dont la dernière en octobre pour, lui aussi, « association de malfaiteurs », neuf mois après son ancien collaborateur, Thierry Gaubert.
Pour les juges d’instruction, Claude Guéant a joué un rôle central dans la mise en place d’un « pacte corruptif » avec le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Il est établi aujourd’hui par l’enquête qu’il s’est rendu fin 2005 en toute discrétion à Tripoli, la capitale libyenne, alors qu’il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur. Une visite à l’occasion de laquelle il s’est entretenu avec Abdallah Senoussi, puissant chef des services de renseignement militaires, en compagnie de l’intermédiaire franco-libanais, Ziad Takieddine.
M. Guéant pouvait alors difficilement ignorer que son interlocuteur était visé par un mandat d’arrêt international après avoir été condamné par contumace en France à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l’attentat du 19 septembre 1989 contre l’avion DC-10 de UTA.