Au procès du saccage de l’Arc de triomphe par des « gilets jaunes » : « En fait, j’ai réfléchi après avoir agi »
2021-03-23 17:47:49
Dix prévenus sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris jusqu’au 27 mars pour les dégradations et les vols commis lors d’une manifestation le 1er décembre 2018. Certains d’entre eux encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
La présidente de la 15e chambre du tribunal correctionnel de Paris lit, lundi 22 mars, le rapport de police établi à la suite d’une manifestation des « gilets jaunes », le 1er décembre 2018 à Paris. « A l’Arc de triomphe, la boutique et le musée détruits et pillés. Des sculptures et des œuvres d’art brisées, souillées. Les quatre piliers tagués avec des inscriptions… pas très polies pour le président de la République. » Un temps. « Sur les piliers de l’Arc de triomphe, tout de même… » Le regard de Sonia Lumbroso glisse sur les pages. « Les grossièretés, je vais les passer… »
Elle poursuit sa lecture des inscriptions répertoriées sur le monument : « “RENVERSE LA BOURGEOISIE” en trois mètres de large sur un mètre de haut ; “On a coupé des têtes pour moins que ça” ; “FIN DE RÉGIME”, en grosses lettres sur deux mètres ; “Macron, aussi haut qu’on soit, on est jamais assis que sur son cul”. »
La présidente soupire : « Bon, Montaigne lui-même avait dit “cul”, alors… “VIVE LE VENT, VIVE LE VENT, VIVE LE VANDALISME” ; “A bas l’Etat, les flics et les fachos”. Le seul truc drôle, c’est que à bas [ABBA] est écrit comme un groupe de musique que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… » Elle lit encore : « “Les gilets jaunes triompheront” ; “CLASSE CONTRE CLASSE” ; “MAI 68-DÉCEMBRE 2018” ».
Des photos et une vidéo sont projetées sur l’écran de la salle d’audience, Sonia Lumbroso les commente : « A l’intérieur du monument, ce sont des scènes de désolation. Un présentoir en verre entièrement détruit, le moulage du Génie de la patrie défiguré, un buste de Napoléon Ier et un autre de Louis-Philippe dégradés, les locaux du personnel saccagés jusqu’aux toilettes, la boutique de souvenirs entièrement détruite. Le sol est couvert d’un tapis de verre brisé, la salle d’exposition est dévastée, un tableau est jeté au sol, les distributeurs de souvenirs sont renversés, éventrés, vidés de leur contenu. Et pour finir, la terrasse est jonchée de détritus. Les dégâts ont été évalués à plus d’un million d’euros. »