Jean-Michel Blanquer pour une « école de la confiance »
2019-02-12 07:27:15
Le ministre de l’éducation dit au « Monde » qu’il reste ouvert à l’examen d’amendements alors que sa réforme du système éducatif est devant l’Assemblée.
Le projet de loi qui arrive à l’Assemblée nationale, lundi 11 février, balaie un spectre très large de thématiques. Comment résumeriez-vous son fil rouge ?
Le fil rouge réside dans son titre : [une loi pour] l’école de la confiance. Nous voulons contribuer par la loi à poser les bases d’une école qui inspire confiance – par la formation, l’évaluation repensées – et qui crée de la confiance en permettant la réussite et l’épanouissement de l’élève dès le début de sa vie, à 3 ans.
Il y a eu une loi Jospin en 1989, une loi Fillon en 2005, une loi Peillon en 2013… Refusez-vous toujours qu’on parle d’une loi Blanquer ?Je ne vois pas d’intérêt à personnaliser les choses de cette façon. Cette loi n’a jamais prétendu résoudre tous les maux de l’école : elle est un levier, une étape dans la série de réformes nécessaires pour faire évoluer notre système éducatif. Une première étape s’est jouée ces dix-huit derniers mois, avec le lancement de réformes essentielles mais ne nécessitant pas d’en passer par la loi – les savoirs fondamentaux à l’école, les dédoublements de classes, le nouveau lycée, le nouveau baccalauréat, la nouvelle voie professionnelle… La deuxième étape nécessite un changement d’échelle.
L’évaluation est au cœur des préoccupations des enseignants. Qu’est-ce qu’un « conseil de l’évaluation », tel que le projet de loi l’instaure, peut concrètement changer ?
Il va garantir une évaluation techniquement indiscutable du système scolaire. Le président de la République s’est engagé à instaurer une évaluation systématique de chaque établissement. Elle sera portée par des experts, mais comportera aussi une part d’autoévaluation permettant à chaque membre de la communauté éducative de participer au diagnostic. Les résultats prendront en compte la réussite pédagogique mais aussi les questions de climat scolaire.
Sans que cela ait des conséquences négatives pour les établissements mal notés ?Cela doit au contraire déclencher le soutien de l’institution.
Quand vous allez mal, vous êtes content qu’un médecin pose un diagnostic pour ensuite bien vous aider. Pourquoi en serait-il autrement dans le domaine de l’éducation ?
Parmi les 600 amendements apportés en commission au projet de loi, l’un d’eux permet la création d’« établissements publics des savoirs fondamentaux » susceptibles d’accueillir des enfants de 3 à 16 ans. Le soutenez-vous ?Le projet de loi n’arrive pas tout fait devant l’Assemblée. Je suis dans un état d’esprit d’ouverture à l’égard des amendements déposés par la majorité comme par l’opposition.
AFP.