Antony Perrino, un proche du Petit Bar, est soupçonné de blanchiment par la justice
2021-05-31 15:44:54
Selon les enquêteurs, l’entrepreneur aurait joué l’intermédiaire du gang corse lors d’opérations d’achat et de vente de montres de luxe.
Simple factotum ou otage du Petit Bar, groupe mafieux corse qui pèse sur tout le sud de l’île ? La justice n’a pas encore tranché le cas d’Antony Perrino, poids lourd de l’économie insulaire, président de la fédération du BTP de Corse-du-Sud, également présent dans le transport maritime et aérien, les médias et le football. Mis en examen le 16 janvier, des faits d’« abus de biens sociaux », « association de malfaiteurs » et « blanchiment aggravé », incarcéré à la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône), il s’est longuement expliqué devant les enquêteurs et les juges marseillais de la juridiction spécialisée en matière de criminalité organisée.
La justice le soupçonne d’avoir sciemment aidé le Petit Bar à blanchir son argent sale. Le montant total des investissements suspects s’élève à 48 millions d’euros. On relève, notamment, des projets à Courchevel (Savoie) ou dans l’extrême sud de la Corse. Un rapport du gendarme antiblanchiment, Tracfin, remis à la juridiction spécialisée, faisait déjà état, le 5 juillet 2019, « de mouvements bancaires atypiques » sur les comptes de M. Perrino entre les mois de décembre 2017 et mai 2019 et de nombreuses acquisitions et ventes de biens immobiliers depuis 2018, méritant une attention poussée de la part de l’institution judiciaire.
Après deux ans de recherche, disent les enquêteurs, M. Perrino aurait, notamment, joué l’intermédiaire du Petit Bar lors d’opérations d’achat et de vente de montres de luxe, une activité très prisée pour le blanchiment. Les mouvements bancaires suspects attribués à l’entrepreneur portent sur trois opérations. L’une des ventes, datant de novembre 2018, d’un montant de 450 000 euros, a été réglée par le biais d’un transfert international provenant d’une banque aux Bahamas. La sonorisation de l’appartement parisien de Mickaël Ettori, l’un des piliers du Petit Bar, a permis, depuis, d’entrevoir le type de montage attaché à ce commerce de montres.