Dans la Manche, les sauveteurs au secours des migrants redoutent « le point de rupture »

  • 2021-11-18 13:42:23
Depuis 2018, les tentatives de traversée à bord d’embarcations de fortune ont explosé, malgré les risques de mort par noyade ou par hypothermie. Cette année, 23 000 personnes ont réussi à passer en Angleterre et plus de 7 000 ont été secourues. Désormais, passeurs, policiers, sauveteurs, associations, scrutent la force du vent et la hauteur des vagues dans la Manche. Lorsque la mer est plate, tous pensent : « C’est un temps de migrants. » Et ils se tiennent prêts. Depuis 2018, le nombre de traversées de la Manche à bord d’embarcations de fortune a explosé. Cette année, plus de 23 000 migrants sont parvenus à gagner les côtes anglaises depuis le littoral français. Et plus de 7 000 ont été secourus en détresse et ramenés à terre, côté français. A titre de comparaison, sur la même période, 34 000 personnes ont rejoint l’Espagne par le détroit de Gibraltar et les îles Canaries ; et moins de 8 000 sont arrivées en Europe par les îles grecques. Des chiffres qui en disent long sur l’ampleur d’un phénomène qu’on croyait réservé à la Méditerranée. Alors que l’hiver est proche, et que la température de l’eau baisse, les records de traversées continuent d’être battus. Et drainent leur lot de morts par noyade ou par hypothermie. Cette année, trois personnes sont mortes et quatre autres ont disparu, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Certains marins redoutent un bilan plus lourd encore. Les courants de marée sont tels dans le détroit du Pas-de-Calais qu’ils emportent les corps vers le nord. En janvier, la police norvégienne a retrouvé sur ses côtes le cadavre d’un bébé de quinze mois qui avait disparu dans la Manche le 27 octobre 2020. Ce jour-là, toute sa famille, des Kurdes d’Iran, avait péri dans le naufrage de leur embarcation.

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