Le préfet maritime de la Manche, le Cross et les gardes-côtes britanniques visés par une plainte après le naufrage de migrants dans la Manche
2021-12-21 22:12:36
L’association Utopia 56 a saisi le parquet de Paris vendredi pour des faits d’homicide involontaire et d’omission de porter secours. Des procédures ont aussi été lancées par des familles de victimes en Angleterre.
Trois semaines après le naufrage d’une embarcation de migrants au large de Calais, qui a causé la mort d’au moins vingt-sept personnes, l’association Utopia 56 porte plainte contre le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais) et les gardes-côtes britanniques.
Cette plainte, déposée vendredi 17 décembre auprès du parquet de Paris, vise les faits d’« homicide involontaire » et d’« omission de porter secours ». « Utopia 56 entend que des investigations soient diligentées afin de déterminer les responsabilités des services de secours français et britanniques dans cette tragédie », souligne l’avocat de l’association, Emmanuel Daoud, dans la plainte dont Le Monde a pris connaissance. Les plaignants considèrent que les personnes ont fait naufrage « en dépit des appels adressés aux services de secours anglais et français ».
A Londres, des procédures ont également été lancées par des familles de victimes originaires du Kurdistan irakien. L’avocate Maria Thomas, du cabinet Duncan Lewis Solicitors, déclare avoir introduit samedi 18 décembre, pour deux d’entre elles, des requêtes auprès du gouvernement britannique. Cette démarche, préalable à une action contentieuse, vise à demander « qu’une enquête publique soit ouverte pour déterminer si les actes ou les omissions des agences britanniques impliquées dans la coordination de la mission de recherche et de sauvetage le 24 novembre ont entraîné des violations de la Convention européenne des droits de l’homme ». L’avocate précise avoir sollicité une expertise indépendante en matière de secours en mer qui indique « qu’il peut y avoir eu des défaillances graves, qui pourraient avoir contribué à la perte importante de vies ». Me Thomas attend une réponse du gouvernement britannique d’ici au 3 janvier.