Drame des balcons effondrés : quatre semaines de procès à Angers

  • 2022-02-09 06:06:48
Le 15 octobre 2016, un balcon avait cédé lors d’une soirée entre étudiants. Quatre d’entre eux avaient été tués et 14 autres blessés. L’architecte, le constructeur, le conducteur de travaux, le chef de chantier et le responsable du bureau de contrôle sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires. C’était une soirée comme en vivent des milliers d’étudiants. Ce soir du 15 octobre 2016, dans la douceur de l’automne, une quarantaine de jeunes gens sont réunis dans un appartement au troisième étage d’une résidence récente, Le Surcouf, en plein centre-ville d’Angers. Certains sont sur le balcon pour griller une cigarette ou simplement prendre l’air. La musique qui provient de l’intérieur n’assourdit pas le voisinage, nul ne saute ni ne danse sur le balcon. Ça papote tranquillement, on rentre pour remplir son verre ou saluer un autre invité. Les deux sœurs qui louent l’appartement sont à l’intérieur, tout va bien. Vers 23 heures pourtant, l’impensable se produit sous les yeux de Mathilde et Bérénice Rondeau. Dans un craquement glaçant, le balcon se décroche et bascule dans le vide, emportant avec lui les 18 invités qui s’y trouvent. 8,30 mètres de vide préciseront plus tard les enquêteurs. Une chute ralentie par les balcons inférieurs qui s’empilent les uns sur les autres, cédant à leur tour sous le poids. Après le fracas, le silence et la stupéfaction. Puis les cris. Au sol, dans le fatras de béton et de ferraille, certains sont conscients. Parfois légèrement blessés. Mais pour Lou Chéné (18 ans), Antoine Courgeon (21 ans), Benjamin Groud-Brisset (23 ans) et Baptiste Ferchaud (25 ans), il est déjà trop tard. Depuis l’appartement éventré, les convives donnent l’alerte. Certains descendent porter secours à leurs amis, d’autres n’y arrivent pas. Figés par le drame. Les sirènes des camions de pompiers ne tardent pas à déchirer la nuit. Fractures ouvertes, enfoncements thoraciques, traumatismes crâniens, le bilan des blessures relevées par les urgentistes est effrayant. Sur les 14 blessés, plusieurs passeront des semaines hospitalisés ou en rééducation. Sur la façade de l’immeuble, la trace du balcon paraît étrangement fine. Des fers rouillés, fins et tordus dépassent du mur noirci par l’humidité. La justice, elle, ne fait que commencer son travail. Et il sera long, technique et minutieux.

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