A Marseille, le dentiste qui promettait un « sourire de star » aux habitants des quartiers nord devant la justice
2022-02-28 19:39:21
Abcès, dents qui tombent, kystes… Lionel Guedj et son père Jean-Claude sont jugés à partir du 28 février pour des violences volontaires ayant entraîné une mutilation sur des centaines de patients.
Il n’y a pas si longtemps, en plein rendez-vous clientèle, une dent de Samira (qui a souhaité garder l’anonymat) est tombée dans son masque. Sa voix s’est mise à siffler, des gouttes de sueur ont perlé sur son front. Samira (les personnes dont seul le prénom apparaît ont désiré rester anonymes) raconte combien elle était hantée par l’idée que sa canine puisse glisser hors du masque pour échouer sur le bureau. « Vous avez l’air fatiguée, madame », s’est enquis le client.
Des histoires comme celle-là, des histoires de dents qui font un mal de chien, qui se décollent sans arrêt et tombent en mangeant, en riant, qui empêchent de croquer dans une pomme, le tribunal correctionnel de Marseille va en entendre une multitude durant tout le mois de mars, alors que le procès de Lionel Guedj, 41 ans, et de son père Jean-Claude, 70 ans, doit s’ouvrir, lundi 28 février. Les deux dentistes marseillais sont jugés pour des violences volontaires ayant entraîné une mutilation sur des centaines de patients auxquels Lionel Guedj avait promis un « sourire de star ». Sur les 349 plaignants qui s’étaient constitués partie civile durant l’instruction, près de 130 ont prévu d’assister à ce procès. Et de raconter des souffrances qui durent, dix ans plus tard.