La foire d’art de Madrid à la conquête du Nouveau Monde
2019-03-02 00:29:29
Avec ses quarante galeries venues d’Amérique du Sud, l’ARCO se fait la vitrine de l’art latino-américain en Europe.
L’ARCO, la foire d’art contemporain de Madrid, c’est le Pérou. Non seulement parce que les Péruviens sont les invités d’honneur de cette 19e édition, avec 15 galeries et 24 artistes sélectionnés par Sharon Lerner, la directrice du Musée d’art de Lima, qui donne un aperçu de trois générations d’artistes, mais aussi parce que les organisateurs ont le sens de l’hospitalité : ils invitent aussi les journalistes, les critiques d’art ou les conservateurs de musée, et surtout les collectionneurs, reçus comme des VIP. Les 203 galeries présentes se frottent les mains, les ventes vont bon train, et, dès le jour du vernissage, le 27 février, l’ambiance était au beau fixe.
Il y avait même un petit scandale pour pimenter le tout : le Catalan Santiago Sierra, dont une œuvre, Les Prisonniers politiques de l’Espagne contemporaine, avait été brièvement censurée lors de la précédente édition de la foire, s’est associé à son compatriote Eugenio Merino pour rendre un hommage ambigu et taquin au roi Felipe VI d’Espagne, le représentant par une statue de cire de plus de 4 mètres de haut. Elle est fabriquée à la manière d’un « ninot », une figure typique de la fête des Fallas, à Valence. Problème, à l’issue du carnaval, le « ninot » est brûlé. C’est le destin qui attend Felipe VI si Ida Pisani, la directrice de la galerie milanaise Prometeo, qui l’expose, trouve un collectionneur prêt à payer les 200 000 euros réclamés pour l’œuvre.
AFP.