Droits voisins : la presse française va porter plainte pour abus de position dominante contre Google
2019-10-24 14:16:41
Depuis jeudi, la France est le premier pays de l’UE à appliquer la directive européenne sur ce droit d’auteur réservé à la presse.
La presse française, en conflit avec Google sur l’application du droit voisin, va porter plainte devant l’Autorité de la concurrence et saisir le gouvernement pour contester les conditions imposées par le moteur de recherche, a annoncé jeudi 24 octobre l’Alliance de la presse d’information générale, dont Le Monde fait partie.
Cette démarche collective a été annoncée lors d’une conférence de presse par Jean-Michel Baylet, patron de la Dépêche du Midi et président de l’Alliance – principale organisation de la presse française – alors que Google applique à partir de ce jeudi de nouvelles règles aux éditeurs de presse en France.
Institué par une directive européenne adoptée en début d’année, le droit voisin a été conçu pour aider les éditeurs de journaux et magazines, ainsi que les agences de presse, à se faire rémunérer par les grandes entreprises réutilisant leur contenu (le texte d’un article, par exemple) sur Internet. La France est le premier membre de l’Union européenne (UE) à avoir transposé ce texte, par le truchement d’une loi adoptée en juillet.
Pour se mettre en conformité avec cette réforme, Google a présenté le mois dernier les nouvelles règles qu’il appliquera en France aux éditeurs de presse européens à compter de jeudi, et qu’il a commencé depuis quelques jours à déployer. Concrètement, le géant du numérique n’affichera plus d’extraits d’articles (dont le titre, le chapô et le début du texte de l’article) ni de photos et aperçus de vidéos dans les résultats de son moteur de recherche ainsi que dans son service Google actualités, sauf si les médias l’autorisent à le faire gratuitement.