Au troisième jour du procès de Claude Chossat, son statut de « repenti » fait débat

  • 2019-10-31 09:38:24
Accusé d’« assassinat en bande organisée » pour le meurtre de Richard Casanova, en 2008, il comparaît depuis lundi devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. Il risque la peine maximale. Claude Chossat est-il un manipulateur ou un repenti sincère ? Autrement dit, en choisissant de révéler des noms et des affaires criminelles, n’a-t-il cherché qu’à se protéger et à sauver sa peau ? Ou a-t-il décidé de s’engager jusqu’au bout, « de changer de bord pour aller dans le sens de la justice », comme il le clame haut et fort ? Voilà la question qui, depuis lundi 28 octobre, anime les débats de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence. Accusé d’« assassinat en bande organisée » pour le meurtre de Richard Casanova, le 23 avril 2008, à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), Claude Chossat risque la peine maximale. Pour la famille de la victime, partie civile au procès, la question ne souffre pas l’ombre d’un doute : Chossat appartient à la première catégorie. Menteur, calculateur, balance, mais sûrement pas un « repenti ». Selon elle, à partir de fin 2009, Chossat, un voyou aux abois dont on retrouve l’ADN sur plusieurs scènes de crime, aurait parlé aux enquêteurs contre des promesses de bienveillance, ne livrant que des informations partielles, qui, de plus, ne mettaient en cause que des personnes mortes. Depuis le premier jour de cette audience, les avocats de la famille Casanova, Mes Pierre Bruno et Emmanuel Marsigny, ne ménagent pas leurs efforts, ni leurs effets, pour convaincre le jury. « Chossat, n’est pas un repenti », répètent-ils de concert. Et d’ailleurs, quelles affaires ont été dénouées grâce à lui ?, demandent-ils aux policiers et magistrats qui défilent à la barre. « Chossat, c’est combien d’affaires résolues ? »Mercredi 30 octobre, les anciens juges de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, Guillaume Cotelle et Claude Choquet, cités à la barre par la défense, n’y ont pas échappé. « Chossat, c’est combien d’affaires résolues ? », interrogent tour à tour Mes Bruno et Marsigny. « Une constellation de dossiers dans lesquels il a permis d’aider à la compréhension des enjeux, des alliances », répond le premier. Et le second, entendu dans la foulée : « Claude Chossat a permis de comprendre comment les affaires fonctionnaient [au sein du gang de la Brise de mer] : ses relais, les systèmes de blanchiment… Avant Chossat, on tapait contre les symptômes, après, c’est devenu plus important. »Le Monde

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