Comment les premiers patients identifiés se sont-ils transmis le nouveau coronavirus ?
2020-01-25 18:27:42
Deux articles de la revue britannique « The Lancet » confirment que le 2019-nCoV se transmet bien de personne à personne. Le bilan en Chine s’est alourdi à 41 morts.
Le bilan du nouveau coronavirus 2019-nCoV, responsable de l’épidémie de pneumonie partie de Wuhan (Chine), s’est fortement alourdi, samedi 25 janvier, à près de 1 300 personnes touchées et 41 morts, tous en Chine pour ces derniers. Des cas ont été détectés ces derniers jours dans une douzaine de pays, du Japon à la France en passant par l’Australie et les Etats-Unis.
Trois patients infectés, les premiers en Europe, ont ainsi été confirmés en France, vendredi 24 janvier dans la soirée, l’un à Bordeaux et les deux autres à Paris. Au moins deux d’entre eux revenaient de Chine et ont été placés en isolement en milieu hospitalier. Le malade hospitalisé a Bordeaux va bien. Les deux autres sont actuellement à l’hôpital Bichat (Paris). Les autorités sanitaires cherchent à joindre toutes les personnes avec lesquelles ils ont été en contact. « Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie, très vite repérer la source » et la « circonscrire le plus vite possible », a déclaré la ministre de la santé, Agnès Buzyn, vendredi soir, avant de prévenir : « Nous aurons probablement d’autres cas. »
« Le système est prêt à faire face à cette situation », assure au Monde Aurélien Rousseau, le directeur général de l’Agence régionale de santé Ile-de-France, dont les services sont chargés d’enquêter sur les parcours des personnes touchées. « Depuis Ebola, l’organisation est assez rodée, les cas identifiés sont dirigés dans les services d’infectiologie des établissements de santé de référence », fait-il valoir.
Volonté de transparence
Le nouveau coronavirus 2019-nCoV responsable de l’épidémie de pneumonie partie de Wuhan (Chine) livre ses secrets à une vitesse inédite, même si de nombreuses inconnues planent encore sur sa capacité à disséminer et sa virulence. Deux articles publiés en ligne, vendredi, par la revue britannique The Lancet confirment qu’il se transmet bien de personne à personne et provoque des symptômes qui ne sont pas identiques au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Après la parution, le 21 janvier, d’un article de chercheurs de l’Institut Pasteur de Shanghaï retraçant la généalogie du virus, onze jours après que les premières séquences du génome du 2019-nCoV ont été partagées au sein de la communauté scientifique, la publication par The Lancet de ces informations scientifiques, en accès libre et dans des délais record, marque une volonté de transparence indispensable pour mieux comprendre les mécanismes de cette épidémie et la combattre.