La menace continue de peser sur les côtes du Yémen. Un vieux pétrolier ancré au large du pays pourrait causer une marée noire sans précédent dans la mer Rouge. Pris au cœur des rivalités entre les différents acteurs du conflit dans le pays, le navire est utilisé comme réservoir de pétrole flottant mais il n'est plus entretenu. 1,14 million de barils de pétrole pourraient ainsi se déverser au large d'Hodeida. Depuis des mois Mohammed al Hakimi se démène sur les réseaux sociaux. Cet environnementaliste yéménite tente de faire entendre l'urgence de la situation autour du pétrolier Safer. Dans cette zone de la mer Rouge plus d’une centaine d’îles yéménites pourraient être touchées. Sur ces côtes du Yémen environ 130 000 pêcheurs yéménites vont devoir renoncer à leur source de revenu quotidien si le pétrole se déverse dans ces eaux. Une équipe d'experts de l'ONU aurait reçu l'autorisation d'intervenir. Mais tant qu'ils ne sont pas sur place rien n'est joué, selon Lise Grande, coordinatrice humanitaire des Nations unies au Yémen : « Le pétrolier est basé dans des eaux contestées entre les deux parties, le mouvement houthi Ansar Allah d'un côté, le gouvernement du Yémen et la coalition arabe de l'autre. Voilà ce que nous disons aux différents acteurs "Faites le bon choix! D'abord laissez-nous accéder au pétrolier, ensuite laissez-nous extraire le pétrole et enfin laissez-nous utiliser la vente de ce pétrole pour financer la réponse humanitaire aux conséquences de ce conflit". » Après 5 ans de guerre, une épidémie de choléra et les sévices de la famine, la population yéménite fait aujourd'hui face au Covid-19 dans un pays ou les installations et le matériel hospitalier sont proches du néant.