Syrie: troisièmes législatives depuis le début de la guerre civile, boycottées par l'opposition
2020-07-20 17:21:49
Les Syriens étaient appelés aux urnes, dimanche 19 juillet, pour élire un nouveau Parlement dans un pays en guerre depuis neuf ans et frappé par une crise économique qui a plongé plus de 80% de la population dans la pauvreté. L’opposition en exil a qualifié ce scrutin de « grossière mascarade ».
Ces troisièmes élections législatives depuis le début de la guerre, en 2011, se sont déroulées sans incidents majeurs dans les zones contrôlées par le gouvernement, pour élire 250 députés. Les opérations de vote ont été prolongées de quatre heures dans l’ensemble des 7300 bureaux de vote en raison de la grande affluence, selon la commission électorale.
Mais la participation était inégale d’une région à l’autre. Dans l’ancien fief rebelle de la Ghouta-orientale de Damas, de longues files d’électeurs se sont formées dans certaines localités. L’affluence était nettement moins importante dans la province méridionale de Deraa, berceau de la révolte, reconquise par l’armée syrienne mais théâtre de fortes tensions ces derniers mois.
Boycott
Ce scrutin a été boycotté par l’opposition en exil, celle qui est tolérée à Damas, et par les forces kurdes qui contrôlent le nord-est du pays. Il n’a pas eu lieu, non plus, dans la province d’Idleb, tenue par les jihadistes, et dans les régions du nord, occupées par l’armée turque. Les cinq millions de Syriens réfugiés à l’étranger n’étaient pas non plus autorisés à y participer.
Malgré cela, ces élections revêtent une grande importance pour le pouvoir, qui veut montrer au monde que le calendrier électoral est respecté en dépit de la guerre, des sanctions occidentales, de la crise économique et de la pandémie de coronavirus.