Des hommes armés présumés d'Al-Qaïda ont tué lundi cinq soldats du sud du Yémen dans la province d'Abyan, lors de la plus grande attaque du groupe terroriste dans la région depuis des mois, a déclaré un responsable de la sécurité sécessionniste. Les cinq membres de la force de la ceinture de sécurité, dominée par le Conseil de transition sud (STC), ont été tués à l'aube à la périphérie de la ville de Lawdar, a indiqué le responsable à l'AFP. "Ce sont des hommes armés qui appartiendraient à Al-Qaïda qui ont lancé l'attaque et ont réussi à s'échapper", a-t-il déclaré, sous couvert d'anonymat. Un médecin à Lawdar a confirmé le nombre de morts, tandis qu'Al-Qaïda n'a pas encore publié de déclarations sur l'attaque. Al-Qaïda dans la péninsule arabique a prospéré dans le chaos de la guerre civile au Yémen entre un gouvernement internationalement reconnu et soutenu par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les rebelles chiites houthis soutenus par l'Iran. Les États-Unis, qui considèrent AQAP comme la branche la plus dangereuse du groupe terroriste, ont mené une campagne de frappes de drones contre ses dirigeants au cours des deux dernières décennies. L'attaque de lundi était la plus importante dans le sud du Yémen depuis août, quand Al-Qaïda a tué un dentiste à Al-Bayda accusé d'avoir guidé des frappes de drones américains contre ses militants et plus tard ce mois-là, a fait sauter le centre médical dans lequel il travaillait. Les forces de la ceinture de sécurité ont joué un rôle décisif dans la lutte contre Al-Qaïda et le groupe État islamique, qui ont été contraints de se retirer des centres urbains du sud. Le STC séparatiste veut que le sud se sépare du reste du pays, même s'il est allié au gouvernement central dans un combat contre leur ennemi commun, les Houthis, dans la guerre civile. Le gouvernement et les rebelles ont été enfermés dans une guerre vieille de cinq ans qui a tué des dizaines de milliers de personnes - déclenchant ce que l'ONU appelle la pire crise humanitaire au monde.