Nouvelle escalade dans la guerre maritime entre Israël et l’Iran
2021-04-08 21:20:45
L’attaque du navire iranien « Saviz », au large du Yémen, que Téhéran impute à Tel-Aviv, coïncide avec la tenue des négociations sur le nucléaire.
La guerre à laquelle se livrent Israël et l’Iran sur les mers depuis 2019 a connu une nouvelle escalade. Mercredi 7 avril, les autorités de Téhéran ont confirmé que l’un de leurs navires militaires, le Saviz, stationné depuis des années en mer Rouge, au large du Yémen, avait été endommagé dans une explosion la veille, sans désigner de responsable. Les sites d’information proches des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, n’ont, eux, pas hésité à pointer du doigt Israël, leur ennemi de toujours et rival dans la région. Selon l’agence de presse Tasnim, proche des gardiens, le Saviz aurait été endommagé par une mine attachée à sa coque.
Aucune victime n’est à déplorer et les dégâts sont « mineurs », a assuré le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Saeed Khatibzadeh, présentant le Saviz comme un « navire commercial ». L’Iran n’a de cesse de répéter que le bateau intervient dans la lutte contre la piraterie en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb, un passage crucial du transport maritime international. Sa présence dans la zone est dénoncée par l’Arabie saoudite, engagée dans une guerre contre la rébellion houthiste au Yémen. Selon les alliés occidentaux de Riyad et des experts des Nations unies, Téhéran fournirait des armes et un soutien aux houthistes. Or, dans un rapport publié en octobre 2020, l’Institut naval américain décrit le Saviz comme un navire militaire secret exploité par les gardiens de la révolution.
Si les autorités iraniennes n’ont pas désigné de coupable, précisant qu’elles saisiraient les autorités internationales, la télévision nationale a, elle, évoqué une implication israélienne. Pour preuve, elle a cité la déclaration faite au New York Times par un responsable américain, sous le sceau de l’anonymat, selon laquelle l’Etat hébreu aurait notifié Washington de cette attaque, après sa mise en œuvre. L’accusation a également été portée par des médias en ligne, notamment sur la messagerie cryptée Telegram, appartenant à des membres des gardiens de la révolution.