A Beyrouth, Jean-Yves Le Drian ouvre le dialogue avec l’opposition libanaise

  • 2021-05-07 21:48:29
Le ministre français des affaires extérieures a porté l’appel du président Emmanuel Macron à « changer d’approche ». Sur le dossier libanais, Emmanuel Macron avait promis en mars de « changer d’approche ». La détérioration foudroyante de la situation économique, marquée par un taux de pauvreté désormais supérieur à 50 % de la population, imposait, selon le chef d’Etat français, de « tout faire pour éviter l’effondrement ». Face à l’incapacité des partis traditionnels à former un nouveau gouvernement, en remplacement du cabinet de Hassan Diab, démissionnaire depuis l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, il importait, aux yeux du locataire de l’Elysée, d’adapter la « méthode ». Quitte à imposer des « sanctions », avait soufflé, quelques jours plus tôt, une source diplomatique française. En visite à Beyrouth, jeudi 6 mai, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a tenté de donner corps à cette nouvelle ligne. S’il a rencontré le président, Michel Aoun, et le premier ministre désigné, Saad Hariri, chef de file du camp sunnite, qui s’écharpent depuis huit mois sur la composition du futur exécutif, ainsi que le président du Parlement, Nabih Berri, ces visites, qualifiées par son entourage de « protocolaires », n’ont pas excédé une demi-heure. Contrairement à l’usage, le chef du Quai d’Orsay s’est abstenu de rencontrer les autres dirigeants communautaires, comme Walid Joumblatt, le leader des druzes, Samir Geagea, patron des Forces libanaises (droite chrétienne), et Gebran Bassil, le gendre du président Aoun, dirigeant du Courant patriotique libre (droite chrétienne). Fin septembre, lors d’une conférence de presse cinglante, Emmanuel Macron avait fustigé « la trahison collective » de ces partis confessionnels, qui monopolisent le pouvoir depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

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