Le président tunisien Kais Saied, confronté à la crise politique et économique et accusé d'avoir pris le pouvoir par un coup d'État, a annoncé dimanche une indemnisation pour les familles des personnes tuées et blessées lors de la révolution de 2011 qui a apporté la démocratie au pays. Le mois dernier, Saied a dissous le parlement, imposant le pouvoir d'un seul homme après avoir gouverné par décret depuis l'été. Il a déclaré qu'il essayait de sauver le pays nord-africain de l'effondrement. Le dinar tunisien est tombé à son plus bas niveau en trois ans et une délégation doit se rendre à Washington ce mois-ci pour rechercher un accord avec le Fonds monétaire international Le décret de Saied samedi approuve l'indemnisation des familles des "martyrs" et des policiers et militaires tués et blessés en défendant le pays contre ce qu'il a appelé des "attaques terroristes" dans les années qui ont suivi la révolution qui a déclenché les soulèvements arabes dans la région. Des dizaines de jeunes ont été tués et des centaines blessés lors d'un soulèvement contre le régime de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali en 2011. Saied a promis de défendre les droits et libertés acquis lors de la révolution, mais ses détracteurs affirment que ses actions, qui incluent également le remplacement d'un organe garantissant l'indépendance judiciaire, montrent qu'il est déterminé à cimenter le pouvoir d'un seul homme.