Arabie saoudite: des militants des droits des femmes vont être jugés
2019-03-03 00:33:31
« C'est un symbole de l'intensification de la répression en Arabie saoudite », selon Amnesty international. Le ministère public saoudien a annoncé vendredi 1er mars 2019 sa décision de juger des militants des droits des femmes. Ces hommes et femmes sont emprisonnés depuis près d'un an et auraient été victimes de torture et de harcèlement sexuel en détention.
En juin dernier, les femmes obtenaient enfin le droit de conduire en Arabie saoudite. Une réforme menée par le prince héritier Mohammed Ben Salman le présentant comme progressiste. Mais quelques semaines avant ce grand évènement médiatique et historique, plusieurs militants des droits des femmes étaient arrêtés, accusés de trouble à l'ordre public et de trahison.
« Ce sont les militantes des droits des femmes et non leurs tortionnaires qui sont accusés et jugés », regrette aujourd'hui l’organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. En effet, aucune enquête n'a été officiellement menée suite aux témoignages de tortures et harcèlement sexuels subis en prison. Mais pour certains, cette procédure judiciaire serait une manière in fine de libérer ces militants.
Depuis le meurtre de l'éditorialiste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d'Istanbul, la question du respect des droits de l'homme par ce grand allié des Etats-Unis est particulièrement observée et critiquée par la communauté internationale. La sœur d'une des prisonnières a affirmé vendredi que cette dernière aurait été forcée de signer des excuses à la famille royale, en préparation peut-être d'une libération.
AFP.