Naufrage à Mossoul: après le drame, la colère des familles

  • 2019-03-22 23:43:07
A Mossoul, la douleur se mêle à la colère. 100 personnes ont perdu la vie jeudi 21 mars dans les eaux du Tigre. Femmes, hommes et enfants se rendaient dans un parc de loisir pour célébrer le Nouvel An kurde. Le bac surchargé a chaviré. Vendredi, les habitants de la deuxième ville d'Irak ont laissé s'exprimer leur colère face au président irakien et au gouverneur de la région, venus se recueillir sur le bord du Tigre. Selon les manifestants, cet accident est une conséquence de la corruption et du laisser-aller dans la région. Ce vendredi sur les lieux du drame, la voiture du gouverneur de la province de Ninive a reçu plusieurs pavés lancés par des manifestants. Ces derniers réclament sa démission. Ali Al Baroodi est professeur à l'université de Mossoul. Il est fatigué de voir des autorités s'enrichir dans la corruption et laisser la tragédie s'abattre sur la population. « La majorité des victimes a des femmes et des enfants ; nous sommes complètement choqués parce que la ville sort tout juste d'une guerre terrible ou des milliers de personnes ont été tuées. Des milliers d'autres ont été exécutées par l'Etat islamique lorsque le groupe occupait la ville. Notre colère est complète. » Le bac qui a chaviré été surchargé. Pour les familles de victimes, le manque de contrôle des procédures de sécurité est un symbole de la corruption généralisée dans le pays, des passe-droits accordés à des hommes d'affaires comme le propriétaire du bateau. Depuis la victoire de l'armée irakienne sur l'Etat islamique il y a bientôt deux ans, les Mossouliotes tentent de reconstruire leur vie. Les familles vivent dans l'insécurité et se sentent abandonnées. Elles accusent les autorités de la région de détourner l'argent prévu pour la reconstruction et s'inquiètent de la multiplication des milices rendues toutes puissantes par leur participation à la victoire contre l'Etat islamique. AFP.

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