Art Dubai 2019 : le bel appel du Sud global...

  • 2019-03-25 23:06:28
  C’est à une véritable tour de Babel de langues, d’accents et… d’œuvres que ressemblait Madinat Joumeirah la semaine dernière. Le complexe hôtelier de la cité émiratie qui hébergeait du 20 au 23 mars la XIIIe édition d’Art Dubai grouillait, en effet, d’amateurs d’art de toutes nationalités, venus des quatre coins du globe à la recherche du coup de cœur ou de la pièce manquante à leur collection. Une affluence d’autant plus dense que la foire d’art de Dubaï a bénéficié cette année du public de la Biennale de Charjah, qui se déroule dans la cité éponyme voisine. Sans doute est-ce aussi la raison pour laquelle on y croisait autant de conservateurs, de directeurs de musée et d’institutions internationales. « Plus d’une centaine d’importants curateurs et représentants des plus grandes institutions et biennales artistiques ont fait le déplacement à Dubaï pour visiter la foire », signalait fièrement aux journalistes Chloé Vaitsou, directrice internationale d’Art Dubai. Et d’ajouter : « C’est un évènement qui continue de se développer, prenant à chaque édition plus d’ampleur, pour se positionner parmi les grands rendez-vous internationaux de l’art. » Du moins, est-ce là son ambition déclarée. Et atteignable, au regard des importants moyens financiers dont dispose – toujours, malgré la crise – la plus dynamique des cités-États des Émirats arabes unis. Car si on parle beaucoup des nouveaux musées dans les pays du Golfe, on oublie qu’Art Dubai a été l’un des principaux catalyseurs de cette effervescence des arts visuels dans la région. Une plateforme commerciale, certes, mais qui n’en a pas moins contribué, depuis son instauration en 2007, à booster – outre les prix des œuvres – l’intérêt pour l’art dans cette partie du monde traditionnellement plus portée sur les montres et les voitures que sur la peinture et la sculpture.   Un évènement annuel devenu, depuis, « la foire de référence pour les galeries et les collectionneurs du Moyen-Orient, des pays arabes, de l’Iran, du Pakistan, de l’Inde et de l’Asie centrale », assurent ses responsables. « En fait, Art Dubai possède l’ADN d’un hub multiculturel, affirme Chloé Vaitsou. C’est pourquoi nous œuvrons pour la rendre encore plus inclusive, avec l’objectif de renforcer son rôle dans le dialogue culturel de la région. » Et Pablo del Val, directeur artistique de l’édition 2019, de renchérir : « Art Dubai est désormais le lieu où convergent et se connectent les énergies et les géographies différentes. »   De Quinn à Mesfin Et de fait, cette 13e édition, qui réunissait durant 4 jours à Madinat Joumeyrah 92 galeries en provenance de 42 pays, offrait une plateforme commune à l’art venu d’Occident et à celui issu des pays du Sud global. Une désignation qui regroupe le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Asie du Sud ainsi que les pays d’Amérique latine. C’est ainsi qu’en arpentant ses allées et ses sections, l’on pouvait y découvrir tout aussi bien des peintures et sculptures signées du Britannique Marc Quinn que des pièces conceptuelles de l’artiste émirati Hassan Sharif ; les Light Box de la jeune Saoudienne Reem al-Nasser ; quelques-uns des fameux tableaux miroirs de Michelangelo Pistoletto ; des photos du génie controversé Robert Mapplethorpe ; des sculptures de l’artiste grecque Sofia Vari ; des toiles du grand peintre éthiopien Tadesse Mesfin ; le fol univers pointilliste et pop art de l’artiste japonaise Yayoi Kusama ; les rayures sur papier de Daniel Buren ; les toiles en serviettes éponge du Brésilien Alexander Da Cuna ; celles de Samia Halabi chez Ayyam Gallery ; les œuvres en textile ou néon de la Libanaise Aya Haïdar (installée à Londres et représentée par la galerie saoudienne Athr), ou encore, dans la sélection de la galerie In Situ-Fabienne Leclerc, des pièces des Libanais Joana Hadjithomas, Khalil Joreige et Danièle Genadry.   Etel, Walid, Katanani et les autres… Du coté des Libanais justement, trois galeries beyrouthines étaient présentes en habituées. À commencer par celle d’Andrée Sfeir-Semler (elle-même membre du comité de sélection d’Art Dubai), qui présentait ses artistes maison, dont Akram Zaatari, Timo Nasseri, Marwan Kassab Bachi, Rayyan Tabet, Wael Shawky… Ainsi que ses deux stars : Etel Adnan et Walid Raad. Deux artistes Libanais parmi les plus cotés actuellement dans le milieu de l’art international et dont les peintures lumineuses de l’une et la nouvelle série de l’autre remportaient les suffrages des critiques internationaux présents. AFP.

متعلقات