L’ONU intensifie la lutte contre le financement du terrorisme
2019-03-29 23:06:34
Les Etats-Unis ont cité le Hezbollah "qui exploite la violence et l'instabilité au Moyen-Orient" ; la France veut "assécher les sources de financement" des groupes terroristes
Le Conseil de sécurité a adopté jeudi à l’unanimité une résolution réclamant aux membres des Nations unies de durcir leur arsenal répressif dans la lutte contre le financement du terrorisme.
Cette résolution, premier texte dédié exclusivement à ce sujet, revient à définir « une doctrine de référence », a souligné le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, dont le pays présidera en mars le Conseil de sécurité. « C’est un commencement, celui de la mise en oeuvre », a-t-il ajouté.
« La résolution oblige les Etats-membres à pénaliser le financement du terrorisme même en l’absence de liens avec un attentat particulier », a relevé l’ambassadeur américain à l’ONU Jonathan Cohen.
« Nous devons endiguer le financement des groupes terroristes tels que le Hezbollah qui exploite la violence et l’instabilité au Moyen-Orient », a-t-il déclaré. La milice libanaise utilise selon lui « des sociétés écrans », notamment dans le domaine pharmaceutique, « pour cacher l’achat d’armes et détourner les mesures de contrôle de blanchiment d’argent ».
La question du financement du terrorisme avait déjà été abordée dans des textes onusiens mais de manière disparate. L’objectif de ce nouveau texte écrit par la France vise à en réunir les paramètres et à intensifier la coopération internationale, selon Paris.
Placée sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies, incluant donc la possibilité de sanctions, la résolution enjoint aux Etats membres de définir dans leurs législations et réglementations « des infractions pénales graves » assorties de sanctions pour quiconque utiliserait ou aurait l’intention d’utiliser, « de manière directe ou indirecte », des fonds pour des attentats.
Le texte demande aussi aux Etats membres d' »identifier les secteurs économiques les plus vulnérables au financement du terrorisme » et d’être dotés d’unités de renseignement spécialisées dans la traque des circuits financiers profitant à des organisations terroristes.
Il les pousse enfin à agir contre l’anonymat des transactions et à développer des moyens de contrôle sur les paiements par téléphone, les cartes prépayées, l’usage d’argent liquide, les cagnottes ou les crypto-monnaies. La participation du secteur privé à la lutte « est plus que jamais indispensable », a fait valoir Jean-Yves Le Drian.
AFP.