Au Soudan, les dessous d’une transition périlleuse

  • 2019-04-25 22:56:40
Alors que la contestation promet une marche d’un million de personnes ce jeudi, le transfert du pouvoir à des autorités civiles est l’otage de luttes d’influences intérieures et régionales. Voilà qui risque, de prime abord, de décevoir les manifestants au Soudan : lors d’un sommet tenu au Caire, mardi 23 avril, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, actuel président en exercice de l’Union africaine (UA), a annoncé que les chefs d’Etat du continent réunis autour de lui préconisaient d’accorder trois mois à la junte au pouvoir à Khartoum afin d’obtenir in fine le « rétablissement d’un système constitutionnel par le biais d’une transition politique menée par les Soudanais eux-mêmes ». Un doute flotte sur cette déclaration de bonnes intentions : le mouvement de contestation au Soudan et ses représentants redoutent une ruse pour gagner du temps afin d’ancrer peu à peu le Conseil militaire de transition (TMC) au pouvoir. Les généraux qui le composent ont la faveur des parrains régionaux : celle de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte. Le 15 avril, quatre jours après le renversement du président soudanais Omar Al-Bachir, l’UA avait lancé un ultimatum autrement plus pressant aux membres du TMC, dont le général Abdel Fattah Al-Burhane avait pris la tête, exigeant que la junte organise le transfert du pouvoir à des autorités civiles au cours des deux semaines suivantes et menaçant, le cas échéant, d’instaurer des sanctions dès le 30 avril – notamment l’exclusion du Soudan des instances de l’organisation panafricaine. AFP.

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